Zurich, le 15 mai 2004, le comité exécutif de la FIFA se réunit en conclave pour désigner qui du Maroc, de l’Egypte ou de l’Afrique du Sud sera pays hôte de la première Coupe du Monde de l’histoire qui se disputera sur le sol africain. Serrés les uns contre les autres, les membres de la délégation marocaine attendent le verdict énoncé par Sepp Blatter le président du Fédération internationale de football… "South Africa!" Le Maroc, qui en était pourtant à sa 4e candidature, a essuyé un nouveau revers.
Ce jour-là, et à en croire le quotidien britannique The Sunday Times, le Royaume devait remporter le scrutin par deux voix d’avance. Mais des paramètres extra-sportifs, telle la présence de Nelson Mandela, ancien président sud-africain et prix Nobel de la Paix 1993, ont fait pencher la balance en faveur des Sud-africains.
Ce rêve brisé d’accueillir la grand-messe du ballon rond a ouvert les yeux aux dirigeants de la Fédération royale marocaine de football qui, par naïveté ou par simple manque d’expérience, ont longtemps utilisé leurs alliances pour servir les intérêts d’untel ou d’untel.
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Ce fut le cas en 1988, à l’occasion de la Coupe d’Afrique des Nations qui s’est déroulée sur les terrains du Royaume. Les dirigeants marocains ont été d’un grand soutien à Issa Hayatou, qui devient le 5e président de la Confédération africaine de football (CAF).
Durant les trois décennies de règne du Camerounais, le Maroc n’a plus organisé de CAN, les Marocains ont été éloignés des postes au sein des commissions de la CAF et l’équipe nationale a, à de nombreuses fois, été victime d’arbitrage dans ses différentes participations aux compétitions de l’instance basée au Caire.
Changement d’attitude
Mais, depuis 2014 et l’arrivé de Fouzi Lekjaa à la tête de la FRMF, la donne a changé. Le dirigeant marocain, qui a soutenu le Malgache Ahmad Ahmad lors des élections de 2017 contre Hayatou, est élu vice-président de la CAF. Durant cette ère, les dirigeants marocains se sont frayés un chemin dans les différentes commissions de l’instance, bousculant la domination des Égyptiens, des Tunisiens et autres Camerounais. L’équipe nationale et les clubs de Botola ne sont plus lésés par les arbitres lors des compétitions CAF. Résultat: les Lions ont retrouvé la Coupe du Monde en 2018, 20 ans après leur dernière participation, et nos clubs ont brillé en Ligue des Champions et en Coupe de la CAF.
Retour aux sources
Si, depuis le 30 janvier 2017, le Maroc engrange les dividendes de son retour à l’Union africaine sur les plans politique et économique, le football en est également sorti vainqueur. La FRMF a suivi cette initiative du pays en signant des partenariats avec plusieurs fédérations africaines. L’instance dirigeante du football vert et rouge a également accueilli des stages de préparations de plusieurs sélections et programmé des matchs de pays durement frappés par le virus Ebola. Ce qui a fait d’elle une fédération-amie, qui vient en aide à ses consoeurs et qui pense au développement de la discipline sur le continent.
L’exemple qatari
La FRMF a fini par comprendre que pour briller à l’international, il ne suffisait pas de composer une belle équipe nationale et se présenter les jours de matchs, mais d’avoir une diplomatie sportive. Un concept loin d’être nouveau. C’est un outil de communication et de reconnaissance internationale, désormais intégré et institutionnalisé, notamment au Qatar. L’Émirat du Golfe est aujourd’hui reconnu mondialement pour les événements sportifs qu’il organise, son investissement dans des clubs comme le PSG et surtout pour la Coupe du Monde qu’il abritera en 2022. La FRMF marche sur ses pas en accueillant des événements la Supercoupe d’Espagne, le Trophée des champions de France, les assemblées générales de la CAF, les sommets de la FIFA… Et c’est tout à son honneur.
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Grâce à son rapprochement avec les Fédérations africaines et les instances mondiales, ainsi que l’organisation de manifestations internationales, la FRMF s’est positionnée sur l’échiquier du football. Et une élection de Fouzi Lekjaa, ce vendredi 12 mars, au Conseil de la FIFA serait la cerise sur le gâteau.