Conseil de la FIFA. Lekjaa, Abo Rida, Zetchi: deux fauteuils pour trois

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Si l’identité du futur président de la CAF est quasiment connue, la course au conseil de la FIFA a repris de plus belle. Qui de Lekjaa, Abo Rida ou Zetchi représentera l’Afrique au gouvernement du football mondial?

Le 07/03/2021 à 15h25, mis à jour le 07/03/2021 à 15h29

À défaut d’avoir des élections pour la présidence de la Confédération africaine de football, les dirigeants des associations membres du continent ont encore l’embarras du choix pour élire leurs représentants au Conseil de la FIFA, le 12 mars prochain à Rabat.

En effet, après les retraits de l’Ivoirien Jacques Anouma, du Sénégalais Augustin Senghor et du Mauritanien Ahmed Yahya, qui ont accepté de former une équipe sous la direction du Sud-Africain Patrice Motsepe, l’identité du futur patron de la CAF est quasiment connue. Seul un retour inespéré du président sortant, Ahmad Ahmad, qui a fait appel de son interdiction de cinq ans par la FIFA et dont le verdict sera prononcé ce lundi par le Tribunal arbitral du sport (TAS), peut changer la donne.

Une hypothèse peu probable puisque les plus optimistes dans l’entourage du Malgache misent sur une réduction de peine seulement, qui l'empêcherait toujours de passer le test d'éligibilité de la Fifa.

Donc l’enjeu réel de l’assemblée générale élective de l’instance dirigeante du football africain sera de choisir les six représentants du continent qui siègeront pendant les quatre prochaines années au Conseil de la FIFA.

Fouzi Lekjaa, président de la Fédération royale marocaine de football, est concerné par un des deux sièges réservés aux pays arabes. Il aura comme concurrents, l’Égyptien Hany Abo Rida et l’Algérien Kheïreddine Zetchi.

À quelques jours du scrutin, zoom sur les chances de chaque candidat.

Fouzi Lekjaa: un visionnaire hors-norme


De la 3e division au Conseil de la FIFA. Cela pourrait résumer l’incroyable parcours du dirigeant marocain, qui débuté dans le monde du football en tant que président de la Renaissance de Berkane, qui végétait en 3e division avant d’en faire un ténor du continent.

Sa stratégie: améliorer ses infrastructures, le club de l’oriental dispose d’une des meilleures académies du pays, mettre en place une gouvernance efficiente, et trouver des resources financières.

Il ne changera pas de stratégie une fois élu à la tête de la FRMF. Il a mis en place une politique sportive ambitieuse basée sur trois piliers, à savoir le développement des infrastructures, l’amélioration de la gouvernance des clubs, et la formation des jeunes joueurs. Et les résultats n’ont pas tardé à suivre. Sous sa direction, les clubs marocains remportent plusieurs titres continentaux: 1 Ligue des Champions (en 2017 pour le Wydad), 2 Coupes de la CAF (2018 pour le Raja et 2020 pour Berkane) et 2 Supercoupes africaines (le WAC en 2018 et le Raja en 2019). L’équipe nationale a, pour sa part, retrouvé la Coupe du Monde en 2018, 20 ans après sa dernière participation.

Candidat à un siège au Conseil de la FIFA, Lekjaa a le soutien de plusieurs associations membres. Cet appui est le fruit des nombreux partenariats signés par la FRMF avec les Fédérations africaines, depuis que le Berkani a pris les rênes de l’instance dirigeante du foot marocain.

Hany Abo Rida: un vieux loup de mer


L’ancien président de la fédération égyptienne de football part en grand favori pour briguer un nouveau mandat au sein du gouvernement de la FIFA. Membre du Comité exécutif de la Confédération africaine de football et du Conseil de la FIFA, l’Égyptien a tout au long de sa carrière de dirigeant, qui a débuté en 1989, tissé des liens solides avec les dirigeants des fédérations africaines et autres membres de la FIFA. Il a même joué un rôle important dans l’accord de Rabat, souhaité par la Fifa, qui consiste à choisir Motsepe comme président de la CAF.

Kheïreddine Zetchi: mission impossible?


Le patron de la Fédération algérienne de football est un miraculé. Il a été réhabilité par le Tribunal arbitral du sport (TAS) de Lausanne à l’issue du recours qu’il a introduit suite à l’invalidation de son dossier de candidature pour le Conseil de la FIFA. L’Algérien avait vu sa candidature pour ce poste recalée dans un premier temps par la Commission de contrôle de la FIFA en raison de “sanctions imposées par la CAF et la Ligue de football professionnel d’Algérie” par le passé. Cependant, Zetchi reconnait que ses deux concurrents ont une longueur d’avance sur lui. “Nous savions pertinemment que les candidats marocain et égyptien pèsent beaucoup sur la scène continentale, mais l’Algérie doit être présente sur la scène internationale”, a déclaré le président de la FAF après la décision du TAS.

Lekjaa et Abo Rida sortiront-ils vainqueurs de cette course à trois, ou Zetchi déjouera tous les pronostics? Réponse dans moins d’une semaine…

Par Mohamed Yassir
Le 07/03/2021 à 15h25, mis à jour le 07/03/2021 à 15h29