Mondial 2026. Pourquoi il ne devrait pas y avoir de "tweetgate"

Lorsque vendredi Donald Trump a fait irruption dans la course au Mondial 2026 avec un tweet dont il a le secret, le monde s’est embrasé. Tous les médias y sont allés de leurs analyses et projections avec une question : la candidature américaine peut-elle être éliminée ?

La Fifa s’est contentée de rappeler qu’elle n’est pas favorable à ce type d’intrusion dans un processus de vote. Un peu léger pour ne pas dire autre chose. Interloqué par la communication choisie par United 2026 et encore plus par celle, inexistante, de Gianni Infantino, Le360Sport a enquêté. Voici le résultat de son investigation…

Ce qu’il faut savoir 

La Fifa a connu des heures sombres en 2015 quand le FBI a décidé de faire tomber Sepp Blatter. Exit le système mafieux dans l’attribution des Coupes du Monde, place à une nouvelle équipe chargée d’installer la démocratie et la transparence. Mais au moment de la révolution, il n’existait qu’une seule candidature. Celle du trio USA-Mexique-Canada. A cette époque rien ne presse, 2026 est loin et il sera toujours temps d’ajuster les règles pour les amis américains. Mais deux événements vont venir perturber le destin de ce 1er Mondial à 48 équipes.

Tout d’abord, à la surprise générale, Donald Trump bat Hilary Clinton aux élections présidentielles et s’installe à la Maison Blanche. Le milliardaire est connu pour son empire financier mais aussi pour son utilisation excessive de Twitter.

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En août 2017, le Maroc décide, là aussi à la surprise générale, de s’engager une cinquième fois dans la course à l’organisation d’une coupe du monde. Une épine dans le pied du géant américain.

Ce qu’il faut comprendre

L’existence d’une Task Force pour évaluer les dossiers de candidature est actée depuis longtemps. Ce qui ne l’était pas ce sont les critères d’évaluation, divulgués au moment des dépôts de dossiers. La manœuvre de la Fifa pour exclure le Maroc avant le vote éclate au grand jour.

Le tweet de Donald Trump, lui, constitue une ingérence politique inédite dans un processus de vote lui aussi inédit. Et personne ne l’a vu arriver. Surtout pas la Fifa. Une source interne à l’instance dirigeante du foot mondial a confirmé nos inquiétudes. Aucune disposition n’est prévue en pareil cas. Aucune.

S’il est souvent fait allusion à une forme d’ingérence politique non tolérée par la Fifa dans les affaires du football, celle-ci ne concerne que les fédérations en interne. Par exemple, si un responsable de gouvernement exige le départ d’un dirigeant local, la fédération peut être sanctionnée par la Fifa. Mais dans le cadre d’un processus de vote pour le Mondial, chose qui se produit pour la première fois de l’histoire, rien, absolument rien n’est prévu. C’est la raison pour laquelle Gianni Infantino ne se prononcera pas sur le tweet assassin de Donald Trump. Et ça l’arrange bien.

Quelle stratégie pour le Maroc?

Beaucoup d’observateurs voient dans cette affaire une occasion en or pour le Maroc. Selon eux, l’antipathie suscitée par la menace du président américain doit être exploitée afin de rallier le monde à la cause du Royaume. Il n’en sera rien! Contacté par nos soins, un membre influent de Maroc 2026 indique que la stratégie marocaine tient en deux mots : No comment!