Raï et Juninho, les anti-Bolsonaro

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De nombreux footballeurs brésiliens ont voté pour l'effrayant président Jair Bolsonaro, qui est membre du parti de l'extrême droite locale. Mais certains ont choisi de dire Non, à l'instar des anciens pensionnaires de Ligue 1, Raï et Juninho Pernambucano.

Le 01/11/2018 à 09h16

Oui, il y a de nombreux footballeurs qui soutiennent Jair Bolsonaro, le nouveau président du Brésil, qui est le chef du Parti Social-Libéral et réputé pour ses sorties sulfureuses.

Des légendes comme Ronaldinho, Rivaldo ou encore Cafu, ou d'autres comme Lucas Moura, Felipe Melo et Rafael, ont tous ouvertement soutenu le président controversé qui a été élu dimanche soir avec 55,1% des voix. Mais chez les footballeurs, il n’y a pas que ceux qui votent Bolsonaro.

Les voix qui s’élèvent

Juninho Pernambucano, ancienne star de l’Olympique Lyonnais, a fait campagne en faveur de Fernando Haddad, le candidat du Parti des Travailleurs et opposant à Bolsonaro. Il a été un des premiers à se prononcer contre le nouveau président.

"Je m'énerve quand je vois un ex-joueur de football voter pour l'extrême droite. Nous venons d'en bas, nous avons été élevés au sein du peuple. Comment l'oublier?", a récemment déclaré le pro des coups francs dans le quotidien espagnol El Pais.

Aujourd’hui, c’est à un autre footballeur bien connu de la Ligue 1 de dénoncer Bolsonaro dans les pages de L’Équipe. Il s’agit de Rai, ancienne gloire du PSG. "J’ai eu très peur en voyant les réactions des gens qui célébraient la victoire d’un candidat qui a déjà manifesté des valeurs absurdes et répugnantes", a-t-il déclaré.

"Je pense avoir changé quelques votes mais pas autant que j’aurais voulu", ajoute l’ancien parisien. "Le football est un reflet de la société. En particulier de son côté conservateur et méfiant", dit l’ancien joueur au sujet de la tendance des footballeurs brésiliens à voter Bolsonaro.

Pour rappel, Rai n’est autre que le frère de la légende brésilienne, Sócrates, qui a lutté contre la dictature militaire (1964-1985). Celui que l’on surnomme "le docteur" est un vrai héros de la démocratie.

Et les autres?

Neymar, lui, s’est toujours abstenu. Le soir de la victoire de Bolsonaro, il a tout simplement déclaré "j’espère que Dieu va l’utiliser pour sauver notre pays". Le père du joueur soutient fermement Bolsonaro alors que Bruna Marquezine, célèbre petite-amie du joueur (ils ont récemment rompu), est une grande opposante au président.

Dani Alves, coéquipier de Neymar en club comme en sélection a été très original. Le joueur a envoyé un message ferme au nouveau président brésilien: "que Dieu bénisse notre Brésil, notre peuple et surtout notre président. Qu'il puisse rectifier certaines des choses qui ont été dites dans sa campagne et qu'il traite les êtres humains comme des êtres humains, sans distinction de sexe, de position sociale ou d'orientation sexuelle".

Bolsonaro en bref

Ancien de l'armée, nostalgique de la dictature militaire (1964-1985), celui qui est surnommé le "Trump des Tropiques" s’est rendu célèbre avec des déclarations borderline. Il avait par exemple déclaré que le "risque" que ses enfants épousent une femme noire "est exclu, car ils ont été très bien éduqués".

Autres déclarations chocs: "j’ai cinq enfants, les quatre premiers sont des mâles, puis j’ai eu un moment de faiblesse et j’ai fait une fille", "Je ne te violerais même pas (lancé à une élue de gauche)", "Incapable d'aimer un enfant homosexuel"…La classe!


 






Par Oumeïma Er-rafay
Le 01/11/2018 à 09h16