Ziyech touché mais pas coulé

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Transparent à la Coupe d'Afrique des Nations, Hakim Ziyech est le symbole de l'échec des Lions de l'Atlas en Égypte. Sévèrement critiqué pour avoir loupé le penalty qui aurait pu tout changer, le joueur de l'Ajax doit digérer vite pour mieux rebondir.

Le 09/07/2019 à 08h08, mis à jour le 09/07/2019 à 12h26

Hakim Ziyech n'oubliera jamais ce pénalty raté à la 94e minute du match Maroc-Bénin en huitième de finale de la CAN 2019. Alors qu'il avait la balle de match au bout du pied, le joueur de l'Ajax a failli, et cet échec fait partie de lui désormais. Mais il doit s'appuyer sur cette expérience pour aller de l'avant.

Ziyech et la CAN, une histoire compliquée


Écarté du groupe qui a pris part à la CAN 2017, Hakim Ziyech n'est décidément pas en odeur de sainteté avec le grand tournoi africain. Avant Gabon 2017, Hervé Renard avait choisi de se passer du natif de Dronten. Ce dernier en avait pris ombrage et s'était mis en retrait de la sélection avant que Fouzi Lekjaâ ne se charge personnellement du rapprochement entre les deux parties.

Ziyech est revenu, a progressé, et a fini par s'imposer comme un élément moteur de la sélection. Après une saison fantastique avec l'Ajax, il était pressenti pour être le leader des Lions de l'Atlas, celui qui par une inspiration, une passe ou un but, serait capable de débloquer les situations périlleuses. Malheureusement il n'en a rien été. Après avoir traversé la CAN comme un fantôme, Ziyech a quitté l'Égypte la tête basse, avec le poids de l'élimination sur les épaules.

Digérer les critiques


S'il a raté sa première Coupe d'Afrique des Nations, Hakim Ziyech n'est évidemment pas le seul responsable de l'échec des Lions. Mais ce pénalty qui heurte le poteau dans les derniers instants de la rencontre face au Bénin restera gravé dans la mémoire collective comme un moment où tout aurait pu basculer. Cible principale de critiques parfois très violentes, le joueur de l'Ajax se retrouve dans une situation inédite: Il symbolise la fin d'un rêve pour tout un peuple. Un fardeau lourd à porter. 

Le costume est évidemment trop grand pour un seul joueur et son sélectionneur l'a bien compris. Tout de suite après la rencontre, Hervé Renard a volé au secours de son jmeneur de jeu: "Hakim a raté ça fait partie du football. Il était très bien dans la phase de préparation, il était moins bien dans la phase de groupe et un peu moins bien ce soir puisqu'il a raté ce pénalty (...) je pense qu'il a énormément contribué à nous emmener au Mondial, il ne faut pas l'oublier".

Mûrir pour mieux revenir


C'est bien connu l'expérience n'est jamais inutile. Cet épisode peu agréable va faire "grandir" le joueur de l'Ajax. À travers cette séquence, Ziyech mesure encore mieux les attentes liées à son talent, et l'exigence qui doit être la sienne quand il porte le maillot de l'équipe nationale. 

Au sortir d'une saison éreintante avec son club, Hakim Ziyech a enchaîné avec des matches amicaux et la CAN avec le Maroc. Il est arrivé épuisé physiquement et moralement, un paramètre qu'il aurait dû prendre en considération avant de prendre ses responsabilités sur le penalty. Car comme l'a expliqué Renard, son état de forme est allé decrescendo à mesure que la compétition avançait. La tentattion était forcément grande d'être le héros du match pour "sauver" sa CAN. Mais son mental l'a lâché. Il a payé pour apprendre.

Il faut désormais se tourner vers l'avenir. Les prochains rendez-vous de la sélection nationale arriveront cet automne et les Lions de l'Atlas auront besoin de leur leader technique. D'ici là, Ziyech aura certainement changé de club et s'avancera vers de nouveaux défis.

Alors que sa retraite internationale anticipée a été annoncée par Rachid Talbi Alami le ministre de la Jeunesse et des Sports hier, Ziyech n'a pas tardé à répondre qu'il n'en était rien, preuve qu'il est déjà prêt à repartir de l'avant.


Par Le360 Sport
Le 09/07/2019 à 08h08, mis à jour le 09/07/2019 à 12h26