Il s'estime «chanceux d'être chauffeur des Lions de l'Atlas». Lui, c'est Mohamadou Salissou Bako, un Camerounais de 47 ans et transporte chaque jour les joueurs marocains de leur hôtel, Mont Fébé, au stade Stade Ahmadou-Ahidjo de Yaoundé, la capitale administrative camerounaise.
Interrogé par nos soins sur l'ambiance qui règne au sein du groupe dans le bus, l'intéressé affirme que les joueurs sont très calmes et s'entendent très bien entre eux. «Chacun porte son casque et écoute sa musique. C'est calme à l'intérieur et les joueurs s'entendent bien et sont très sérieux», a-t-il lâché, tout en présicant que les Lions ont mis un peu d'ambiance lundi, en rentrant à l'hôtel après la victoire (1-0) contre le Ghana. «Tout le monde était content, le staff aussi. Les joueurs ont chanté un peu», ajoute-t-il.
D'après Salissou Bako, les coéquipiers d'Achraf Hakimi n'ont pas de demandes spécifiques à part la climatisation. «Ils me demandent à chaque fois de la baisser ou même carrément de l'éteindre, surtout quand ils sortent de l'entraînement», poursuit ce père de 5 enfants.
Notre interlocuteur nous a également dévoilé certaines règles que les chauffeurs de délégations sont amenés à respecter. «Il nous est demandé de ne pas cotôyer les joueurs pour ne pas les perturber. Il faut donc les laisser libres. Moi je reste assis devant mon volant et dès qu'ils descendent, j'ouvre les soutes à bagages et ce sont les encadreurs qui font descendre les affaires», explique-t-il.
En cette situation sanitaire, Mohamadou Salissou Bako affirme être confiné avec la délégation. «Dès le premier jour, j'ai été soumis au test Covid-19 et c'est comme ça tous les joueurs. Je suis content de savoir que je ne suis pas infecté par le virus», souligne-il.
Par ailleurs, le chauffeur des Lions de l'Atlas s'est montré furieux contre les fausses informations relayées par certains médias étrangers sur les mesures drastiques prises par la Fédération royale marocaine de football (FRMF). «Tout est faux. On nous a même dit que le Maroc sera accompagné de son propre chauffeur qui fera le déplacement avec eux, même mes amis se moquaient de moi et me disaient que tu ne vas pas travailler. Mais au contraire, j'ai été très bien accueilli», assure-t-il.
Mohamadou Salissou Bako est d'ailleurs logé dans le même établissement hôtelier du Maroc. «Ma chambre est dans le même couloir. Je croise les joueurs dans l'ascenseur et on se salue, on se dit bonjour et bonne nuit. Et quand je les dépose, ils me remercient».