La génération des Hadji Diouf, Henri Camara, Bouba Diop et Habib Beye est certainement la meilleure de l'histoire du Sénégal. En 2002, il a fallu qu'on tombe dessus, et qu'on échoue pour ne plus jamais s'en remettre, jusqu'en 2017 avec une éclaircie entre 2004 et 2006. Il a fallu 15 ans au football marocain pour se remettre de cette gifle d'El Hadji Diouf, qui a ensuite bâti toute une carrière autour de son but.
C'était un après-midi du 14 juillet, Naybet, Ouaddou, Mustapha Hadji, Abdeljalil Hadda Kamacho, Hadrioui et Chippo étaient attendus par des fanfares au Maroc, en cas de qualification. La génération qui avait manqué de peu le deuxième tour du Mondial 1998 jouait sa dernière cartouche, et on a manqué cruellement de chance.
On défend bien tout au long du match, mais sur un centre anodin, Diouf reprend de volée un but qui passe sous le bras de Fouhami et c'est la catastrophe. On panique, on perd, et on est détruit. On ne jouera pas la Coupe du monde pour la 3e année consécutive... pourtant on méritait, tout autant que le Sénégal puisqu'on a été éliminé à la différence de buts. Dans le groupe de la mort, avec l'Égypte, l'Algérie et la Namibie on avait terminé à égalité de points avec les Lions de la Teranga (15 points), qui ont ensuite fait un Mondial historique (quart de finale).
On en parle aujourd'hui, car on ne le fera pas à l'approche du match décisif face à la Côte d'Ivoire, le 11 novembre prochain à Abidjan. On aura le scénario de Dakar 2002 à l'esprit, mais personne n'osera en parler pour ne pas porter malheur aux Lions de l'Atlas, mais on vivra avec cette frayeur jusqu'à la 90e du match face aux Éléphants. Pour positiver, on dira que c'est un signe du destin, pour retrouver le Mondial tel qu'on l'avait quitté pour ne plus jamais le retrouver.