Pur produit de l’Académie Mohammed VI de football, Abdelkabir Abqar poursuit son petit bonhomme de chemin en Espagne. Le défenseur central a fait ses armes dans les catégories inférieures de Malaga avant de briller au Deportivo Alavés. Le jeune footballeur marocain a fait sensation la saison dernière en Liga 2 (deuxième division espagnole), participant grandement à l'accession des Babazorros en Liga.
Résultat: le joueur de 24 ans a tapé dans l'oeil du sélectionneur national Walid Regragui qui l'a convoqué pour la troisième fois en équipe nationale lors de ce rassemblement du mois d'octobre.
Le360 sport: Vous êtes devenu titulaire au Deportivo Alavés. Racontez-nous cette montée en puissance.
Abdelkabir Abqar: La saison passée a été une de mes meilleures années de ma carrière. Je ne m’attendais pas à ce que nous soyons promus en première division. Grâce à la confiance accordée par le nouvel entraîneur, le staff et tous les gens qui nous entourent, nous avons travaillé dur et emmagasiné beaucoup de confiance. J’espère continuer à gagner des matchs et à en jouer de plus en plus.
Ces play-offs, la victoire finale lors des barrages d'accession en LaLiga, la communion avec les fans d'Alavés… Que retenez-vous de tout cela?
La saison était très compliquée au début, car quand nous étions descendus en deuxième division. Les supporters étaient déçus. Ils s’attendaient à mieux. Mais grâce au travail et à notre nouvelle manière de jouer nos matchs, nous avons commencé à gagner, surtout à domicile. Nous avons regagné leur confiance et ce, jusqu’à la montée en première division. Cela a été l’apogée, du bonheur pour tout le monde. Ce sont des moments inoubliables. L’accueil chaleureux que nous avons reçu des supporters était très fort. Cela m’a marqué, et nous espérons revivre cela une nouvelle fois.
Vous faites partie d’une longue liste de joueurs marocains formés à l’Académie Mohammed VI de football. Quels souvenirs gardez-vous de vos années au sein de cette institution?
L’Académie Mohammed VI est une grande institution qui commence à être connue de par le monde, et qui forme de très grands joueurs à l’échelle internationale. C’est la même chose pour les plus jeunes. J’ai passé six ans là-bas, et grâce aux efforts accomplis, les résultats commencent à arriver, et ils continueront à venir.
Il y a de très jeunes générations de joueurs dont tout le monde va entendre parler, qui vont venir renforcer et renouveler l'équipe nationale. Au Mondial, il y avait au moins cinq joueurs formés là-bas, même chose pour les Espoirs (lors de la CAN U23). On le ressent aussi au niveau du championnat, où quelques joueurs, qui étaient formés avec moi, se sont révélés en Botola. C’est l’avenir de l’équipe nationale.
Votre génération compte un bon nombre de talents. Celle qui arrive, comme vous, en équipe nationale, est-elle en mesure de prendre le flambeau?
La génération actuelle, avec Youssef En-Nesyri, Azzedine Ounahi… Celle qui a disputé le Mondial 2022, et qui est arrivée en demi-finale, est de très bonne qualité. J’espère que la suivante fera mieux.
Quelle relation entretenez-vous avec votre coach, Luis García Plaza?
Il me donne beaucoup de confiance. J’espère pouvoir travailler et mieux jouer pour toujours gagner davantage sa confiance, afin de devenir le titulaire numéro un.
Vous êtes plus expérimenté qu’il y a quelques saisons. Quels sont les axes de progression que vous remarquez dans votre jeu?
Déjà, je joue en Liga et pas en seconde division, c’est un progrès. Il y a une grande différence entre les deux championnats. L’an dernier, j’ai accumulé beaucoup d’expérience en jouant les 38 rencontres. Match après match, j’ai gagné en confiance. En première division, le niveau est plus élevé et exigeant. Il faut être concentré et jouer intelligemment. Vu le nombre de rencontres à ce niveau, il faut apprendre à gérer les efforts.
Comment jugez-vous le niveau de la Liga, que vous avez découverte cette saison?
Le niveau est beaucoup plus haut et très exigeant. C’est surtout plus technique. En seconde division, tu peux te tromper, mais en Liga, tu ne peux pas te le permettre, car cela se paye cash.
«"Avant et après le match, on se parle, bien sûr. Par contre, pendant la rencontre, je les considère comme des adversaires" expliquait Abdelkabir Abqar concernant ses compatriotes qui évoluent en Liga.»
Qui était votre référence quand vous étiez jeune, le joueur qui vous a inspiré?
Je regardais des vidéos de défenseurs pour m’inspirer, des joueurs qui m’ont marqué. Quand j’étais petit, j’entendais souvent parler de Nourredine Naybet (115 sélections, ndlr) concernant les joueurs marocains. Il jouait au même poste que moi. J’ai été influencé par sa personnalité.
Récemment, vous avez affronté le Bétis Séville de Abde Ezzalzouli et Chadi Riad. Est-ce excitant de jouer face à vos coéquipiers en sélection?
J'ai aussi joué contre Youssef En-Nesyri, face au FC Séville. Avant et après le match, on se parle, bien sûr. Par contre, pendant la rencontre, je les considère comme des adversaires (sourire). C'est excitant de voir des joueurs marocains évoluer dans le championnat espagnol. C’est bien pour l’équipe nationale.
Vos récentes performances vous ont permis d’être rappelé en Équipe nationale…
J’ai été convoqué deux fois (l’interview s’est déroulée juste avant la liste de Walid Regragui. Abdel Abqar a été appelé une troisième fois avec le Maroc, ndlr). C’est un rêve que de faire partie de la sélection nationale. J’y travaille tous les jours, pour faire en sorte que quand il m’appelle je sois à la hauteur pour gagner ma place avec les Lions de l'Atlas. C’est vraiment un rêve pour moi de faire partie du groupe.
Comment se sont passées vos premières sélections, alors que vous n’avez pas encore eu la chance de disputer une seule minute de jeu?
C’était une bonne expérience. On m’a mis en confiance et j’ai bien été accueilli. J’en ai bien profité. Je vais continuer à travailler et faire en sorte d’être prêt au bon moment pour défendre ce maillot. Il y a eu beaucoup de stress (lors de son bizutage), j’ai dû chanter comme tous les nouveaux, c’est le rituel (il rigole, un peu gêné).
La Coupe d’Afrique des Nations arrive à grands pas. Comment évaluez-vous vos chances d’y participer?
Comme je l’ai dit, c’est le rêve de n’importe qui de jouer pour son pays. Il y a déjà de grands joueurs en équipe nationale. Je vais essayer de saisir ma chance et de gagner ma place au sein de ce groupe.