De retour au royaume après une participation exemplaire à la Coupe du Monde U17 en Indonésie, le sélectionneur national Saïd Chiba s’est exprimé dans une interview exclusive accordée au 360sport sur son évaluation de l’équipe nationale au cours de cette compétition, ainsi que sur son avenir et l’impact de la présence de Walid Regragui, sélectionner des Lions de l’Atlas, au sein des catégories nationales.
Saïd Chiba fait une évaluation positive du parcours de l’Equipe nationale U17, mettant en avant la progression des Lionceaux et nourrissant l'espoir d'une nouvelle ère dans la formation des jeunes joueurs: «l'évaluation est très positive pour nous. Dans le passé, nous avons rencontré de nombreuses difficultés dans la plupart des catégories de EN, avec des participation très limitée à la Coupe du Monde. Maintenant, grâce à Dieu, avec ces enfants de 2006/07, pendant deux ans et demi, nous avons réalisé un parcours très satisfaisant. Nous avions deux objectifs principaux (la formation et l'obtention de résultats positifs). Les objectifs du groupe ont progressé au fil du temps, avec une participation positive dans la plupart des compétitions, y compris une finale disputée et un grand nombre de matchs joués. Cela est particulièrement important car cela contribue également à la formation des joueurs. Tout ce travail a été récompensé par une qualification pour la Coupe du Monde. Espérons que cela marque le début d'une nouvelle ère pour cette catégorie, confirmant ainsi notre participation lors des prochaines échéances».
«La volonté de participer était grande et sans fin. Après l'exploit des Lions de l’Atlas au Mondial Qatar 2022, plusieurs choses ont changé, telles que les mentalités, les complexes psychologiques ont été brisés, et les barrières psychologiques ont été levées. Les jeunes n'ont pas ressenti de pression et étaient libres, car ils savaient que l'exploit est possible si plusieurs ingrédients sont réunis, tels l'esprit d'équipe, les capacités individuelles et collectives. Ainsi, la participation de l'équipe nationale A, a engendré de nombreux changements chez les jeunes Marocains en général, pas seulement chez les joueurs», a souligné l’ancien joueur du FUS de Rabat.
«La rencontre contre l'Iran a suscité une grande polémique, mais nous avons décidé de tenir nos joueurs à l'écart de tout cela, car cela aurait pu impacter la préparation du match ou créer une certaine pression. Nous nous sommes concentrés sur les points forts des Iraniens sans revenir sur l'âge des joueurs, en leur faisant comprendre que l'adversaire était fort. Nous avons insisté sur le fait que c'était un adversaire différent, travaillant sur notre résilience et notre patience, et c'est ce qui s'est produit». a-t-il ajouté au sujet du huitième de finale de la CdM U17 contre les Perses.
Pour le technicien national de 53 ans, la confrontation avec le Mali en quart était la plus difficile: «on ne peut pas se cacher derrière cela; le Mali est la meilleure équipe de cette édition, même si elle s'est classée troisième. Elle aurait pu facilement remporter le titre, car elle compte plusieurs joueurs talentueux, avec une qualité technique, de la vitesse et une créativité africaine. Ainsi, c'est le match qui a été le plus difficile pour nous, mais malgré cela, nous étions très performants et aurions pu le remporter. C'est la rencontre la plus difficile, car nous sentions que cette équipe pouvait nous battre à n'importe quel moment».
Chiba a également abordé la disparité entre l'attention des médias sociaux et la réalité du monde du football jugeant qu’il «y a une très grande différence entre les réseaux sociaux et la vraie vie. Certes, il y a eu un important suivi des grandes équipes européennes pour cette édition. Il y a plusieurs talents dans plusieurs nations, et oui, les joueurs ont entendu les échos selon lesquels plusieurs clubs sont intéressés, mais la réalité reste différente, et en football, il faut être concret », en soulignant la nécessité d'un suivi continu pour garantir leur réussite future: «nous espérons que nos joueurs rejoindront des structures bien organisées qui les aideront à bien évoluer. Il ne faut pas oublier qu'ils n'ont que 17 ans, cette participation ne signifie pas grand-chose s'il n'y a pas de suivi derrière, et le chemin à parcourir reste encore long».
«Au sein de la direction technique nationale, nous travaillons dans un système harmonieux. Il y a une fluidité dans le passage des joueurs et des entraîneurs. Il nous reste encore l'évaluation du travail pour les deux dernières années. Nous espérons seulement que le suivi des joueurs se fera peu importe les noms. Le temps nous le montrera», a-t-il poursuivi.
Saïd Chiba souhaite le retour des deux géants du football marocain dans la formation des joueurs pour alimenter les catégories des EN: «c'est une vérité concrète, car il n'y a aucun joueur du Wydad ou du Raja. Nous avions Abdelillah Madkour, mais il s'est blessé et a subi une opération. Nous gardons toujours l'espoir que les deux équipes retrouvent leur tradition de formation. Elles ont toujours alimenté les catégories nationales avec plusieurs joueurs. Malheureusement, ce n’est plus le cas, mais elle reviendront à l'avenir».
«La communication a toujours été présente, même quotidienne, avec Walid Regragui et la direction technique de l'équipe première. Il suivait la compétition, et nous appelait pour féliciter les joueurs. La présence de Walid avec ces jeunes joueurs est motivante», a-t-il conclu.
Pour rappel, les hommes de Saïd Chiba ont réalisé un parcours honorable lors de leur participation à la Coupe du Monde U17 en Indonésie en 2023. En terminant premiers du groupe A avec 6 points, ils ont devancé l’Équateur, l’Indonésie (pays hôte) et le Panama. En huitièmes de finale, les Lionceaux de l’Atlas ont éliminé l’Iran (1-1, 4-1 aux tirs au but). En quart de finale, l’équipe nationale a été éliminée par le Mali (0-1).