Les Lionceaux: un parcours brillant à Paris 2024

Les Lionceaux de l'Atlas U23.

Les Lionceaux de l'Atlas U23.. DR

Ce sont les U-19 qui prendront la relève, une bonne nouvelle, car ils seront confiés à Sektitoui, le maître d’œuvre de ce parcours inoubliable. Ceux qui ont fait rêver le public marocain vont être confrontés à de nouveaux défis: la CAN 2025 prévue au Maroc et, pour certains d’entre eux, le Mondial 2030, également prévu au Maroc.

Le 14/08/2024 à 16h00

Le parcours de la délégation marocaine aux Jeux Olympiques de Paris 2024 a été sauvé par deux performances de haut niveau. Celle de l’athlète Soufiane El Bekkali, premier athlète de l’histoire à conserver son titre olympique dans la course du 3000m steeple, un exploit réalisé dans des conditions difficiles et obtenu grâce à la solidarité généreuse de son compatriote Tindouft. Celle de la médaille de bronze de l’équipe nationale de football des moins de 23 ans, une première pour une équipe arabe dans un sport collectif. 

L’exploit réalisé par l’équipe nationale place définitivement le football marocain au sommet du football africain et arabe. Il ne faut certainement pas s’emballer et garder les pieds sur terre. Le palmarès des Lions de l’Atlas est limité comparé à son potentiel et, même si ces dernières années il a enregistré quelques succès, deux CHAN, la Coupe d'Afrique des joueurs locaux et le titre de champion d'Afrique des joueurs de moins de 23 ans, l’échec de la dernière CAN reste au travers de la gorge. 

Le succès des Marocains réside dans leur rôle de locomotive du football africain. C’est le Maroc qui, systématiquement, brise les plafonds de verre et installe le continent et le monde arabe à des étages supérieurs. Le Maroc a été le premier pays africain et arabe à se qualifier à la Coupe du Monde, le premier à passer un tour, à atteindre les demi-finales de la Coupe du Monde et à oser présenter sa candidature à l’organisation de la plus grande manifestation sportive devant les Jeux Olympiques, la Coupe du Monde. Le Maroc a déposé son premier dossier de candidature en 1988. Il fallait oser défier les États-Unis, également candidats pour 1994. D’autres tentatives ont échoué, le Maroc n’a jamais renoncé et, même si l’Afrique du Sud a été la première à bénéficier de cet honneur et le Qatar en tant que pays arabe, sans l’initiative marocaine, ils ne se seraient jamais lancés dans cette aventure. 

Ce n’est pas la première fois qu’une équipe africaine remporte une médaille olympique ou même qu’une équipe arabe ou africaine réalise un exploit dans des tournois mondiaux. Le Maroc, la Tunisie, l’Algérie, le Cameroun, le Nigéria, l’Égypte ou le Ghana ont, par le passé, réussi à battre des équipes plus fortes qu’eux en montrant des qualités de combativité, de solidarité et de grinta hors du commun. Ce n’est pas le cas de l’équipe olympique marocaine des moins de 23 ans, médaillée de bronze. Cette équipe a brillé, dominé l’adversaire, multiplié les attaques et brisé un nouveau plafond de verre, celui du talent. Les Lionceaux de Paris 2024 ont marqué la compétition et installé le football arabo-africain à l’avant-dernier étage du sommet du football. Ils ont raté la deuxième mi-temps de la demi-finale face à l’Espagne parce qu’ils n’avaient pas compris qu’ils avaient franchi un cap. Quelques chiffres pour s’en convaincre: le Maroc a marqué 17 buts en 6 matchs, soit une moyenne de 2,8 buts par match. Sur les matchs couperets (quart de finale, demi-finale et match de classement), la moyenne passe à 3,66 buts par match. La deuxième meilleure attaque, l’Espagne, a marqué 16 buts, la France 14, tandis que l’Égypte, pourtant demi-finaliste, ce qui est un exploit pour une équipe africaine, n’a marqué que 5 buts durant tout le tournoi. C’est un chiffre conforme aux critères des exploits arabo-africains antérieurs. Le Maroc, c’est aussi la meilleure défense pour les équipes ayant disputé au moins 6 matchs. D’autres statistiques et témoignages d’experts internationaux permettent de situer la performance marocaine. 

La question qui taraude la plupart des observateurs concerne les perspectives futures du football marocain. On sait que cette équipe olympique n’a plus d’avenir dans cette catégorie. Aucun des médaillés de cette année ne pourra participer aux prochaines olympiades à Los Angeles, sauf s’il est invité parmi les trois joueurs âgés de plus de 23 ans. Ce sont les U-19 qui prendront la relève, une bonne nouvelle, car ils seront confiés à Sektitoui, le maître d’œuvre de ce parcours inoubliable. Ceux qui ont fait rêver le public marocain vont être confrontés à de nouveaux défis: la CAN 2025 prévue au Maroc et, pour certains d’entre eux, le Mondial 2030, également prévu au Maroc. Tout vient à point à qui sait attendre. Le Maroc va enfin organiser l’édition 2030 de la Coupe du Monde en compagnie de deux pays avec lesquels il partage une histoire de 1400 ans, l’Espagne et le Portugal.

Le Maroc a aussi brillé en remportant le titre de meilleur buteur du tournoi-Rahimi avec 8 buts-sans oublier ce merveilleux public, toujours présent, joyeux et amical, il mérite de partager cette médaille. Le bronze des Marocains brille comme un diamant. Un diamant qui éclaire les zones sombres du parcours olympique du CNOM lamentablement pauvre en réalisations.

Par Larbi Bargach
Le 14/08/2024 à 16h00