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Angleterre: la fin d'une ère pour Chelsea, transformé par Roman Abramovitch

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L'accord pour la vente de Chelsea à l'homme d'affaires américain Todd Boehly et ses associés, annoncé samedi, marque la fin d'une ère pour les «Blues», propulsés au sein de l'élite européenne du football par le milliardaire russe Roman Abramovitch, devenu indésirable.
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En mettant la main sur le club londonien, en 2003, pour 140 millions de livres (170 millions d'euros), l'oligarque russe avait inauguré le règne des propriétaires-mécènes aux ressources financières illimitées qui ont changé la face du football européen et mondial.
Abramovitch n'était alors pas très connu, mais déjà immensément riche.

Le milliardaire de 55 ans à la courte barbe blanche, qui possède une immense résidence de 15 chambres dans le quartier huppé de Kensington à Londres, s'était enrichi de manière fulgurante dans les années 1990 après la mise en place de l'économie de marché en Russie.

Né à Saratov dans le sud de la Russie, orphelin dès son plus jeune âge et élevé par son oncle, le jeune Roman a grandi en partie dans le Grand Nord russe et fait des études de mathématiques à Moscou avant de se lancer dans les affaires.

Il a à peine 30 ans quand le gouvernement russe cède la majorité des actions du vaste groupe pétrolier Sibneft pour 100 millions de dollars --une fraction de leur valeur réelle. Abramovitch les revendra en 2005 au géant public Gazprom pour 13 milliards de dollars.

Une ascension sportive rapide

S'il diversifie ses investissements, du pétrole à l'aluminium en passant par l'automobile, il tisse aussi rapidement des liens avec les principaux décideurs politiques, finançant, avec d'autres hommes d'affaires, la campagne de réélection du président Boris Eltsine en 1996.
Il entre alors dans le cercle de ces oligarques aux relations étroites avec l'entourage du président.

Mais il garde une saine distance avec les luttes d'influences, échappant ainsi au destin de son propre partenaire en affaires Boris Berezovski, féroce critique du pouvoir retrouvé mort chez lui en 2013, en Angleterre.

En 2003, ce passionné de ballon rond décide de se lancer dans le sport.

Après avoir un temps convoité Tottenham, il opte pour Chelsea, club en grandes difficultés financières et qui n'a à son palmarès qu'un titre de champion vieux de 48 ans, et une poignée de coupes d'Angleterre ou de la Ligue.

L'ascension est rapide, avec un premier titre de champion d'Angleterre dès 2005 et un deuxième en 2006.

Un «miracle» qui s'explique par les sommes colossales dépensées, à l'image du salaire de 4,2 millions de livres (5 millions d'euros) offert en 2004 pour attirer José Mourinho, sacré en la Ligue des Champions avec Porto.

Le premier été, les Blues dépensent 170 millions d'euros en transferts et presque autant l'été suivant.

Des sommes encore importantes aujourd'hui mais qui sont, à l'époque, tout simplement ahurissantes et font grincer des dents.

Chelsea sur le toit du monde

Abramovitch rayonne dans les loges de Stamford Bridge, mais il est aussi impitoyable dirigeant de club qu'homme d'affaires et 13 entraîneurs différents ont défilé en 19 années de présidence.

Les résultats suivent avec trois titres de champions supplémentaires (2010, 2015, 2017), 5 Coupes d'Angleterre et 3 de la Ligue...

En 2012, Chelsea trône au sommet du football européen en remportant la Ligue des champions et à nouveau en 2021, sous les ordres de Thomas Tuchel.

Cet hiver, Chelsea s'est même assis sur le toit du monde en remportant le Mondial des clubs Fifa à Abou Dhabi.

Face aux autres propriétaires-milliardaires, comme les Emiratis qui contrôlent Manchester City depuis 2008, l'engagement financier d'Abramovitch ne s'est jamais démenti.

Sur le terrain, du moins, car le refus, par le gouvernement britannique, de renouveler son visa de travail en 2018, qui fait que le milliardaire russe n'a plus vu jouer son équipe à domicile depuis, a condamné les projets d'agrandissement de Stamford Bridge pourtant indispensables.

Resté fidèle au club, il avait anticipé les sanctions du gouvernement britannique après le début de la guerre en Ukraine en le mettant en vente, le 2 mars.

Ses largesses -- il a renoncé à être remboursé de près de 2 milliards d'euros que le club lui doit -- seront regrettées, mais son argent n'était plus le bienvenu à Londres et Chelsea va maintenant pouvoir regarder, non sans incertitudes, vers l'avant.

Par Le360 (avec AFP)
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