Le club, actuellement 3e de la Premier League, est toutefois allé gagner à Norwich jeudi, quelques heures après que les avoirs de l'oligarque russe ont été gelés sur décision du gouvernement britannique en raison de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Abramovitch fait partie de sept proches du président Vladimir Poutine dont non seulement les avoirs sont désormais gelés mais qui ne peuvent plus réaliser de transactions avec des particuliers et des entreprises britanniques et sont interdits de voyager.
La vente du club annoncée par l'homme d'affaires a donc été bloquée. Depuis qu'il l'a acquis en 2003, Chelsea a conquis 19 trophées majeurs et le Russe s'est attiré la sympathie des supporters.
Une vente est toujours possible mais son propriétaire ne pourrait en tirer aucun profit alors qu'il a renfloué le club à hauteur de 1,8 milliard d'euros. Le club ne peut plus vendre de billets ni transférer de joueurs ou faire signer de nouveaux contrats alors que ceux de Cesar Azpilicueta, Antonio Rudiger et Andreas Christensen arrivent à expiration à l'été.
"Cette situation ne va pas disparaître", a estimé Thomas Tuchel. "Peut-être que demain cela va encore changer mais cela ne va pas disparaître", a souligné l'entraîneur allemand. "Je suis toujours content d'être ici et d'entraîner une bonne équipe. Je sais qu'il y a beaucoup de bruits autour", a-t-il ajouté.
La situation est la même du côté de l'équipe féminine du club qui a aussi gagné jeudi soir contre West Ham. "On ne peut pas nier que ce sont des jours difficiles mais je pense que c'est important de prendre le temps", a déclaré son entraîneur Emma Hayes à Sky Sports News.
Défection des sponsors
L'impact de la présence de Roman Abramovitch à la tête du club se fait sentir avec le départ de plusieurs sponsors du club, le dernier en date étant l'opérateur téléphonique Three. Son logo pourrait être remplacé sur les maillots des joueurs par le symbole de la paix dès le match contre Newcastle dimanche, a indiqué Thomas Tuchel.
"Nous pouvons toujours arborer un message de paix et cela ne pourra jamais ne pas être le bon", a affirmé l'entraineur.
Selon certaines informations, l'équipementier sportif Nike songerait également à supprimer son soutien. Un autre sponsor, Trivago, a toutefois assuré vendredi qu'il "accueillait favorablement le changement de propriétaire en soutenant le club dans ce processus".
Selon le spécialiste de l'économie du football Kieran Maguire, les dépenses du club en salaires atteignent plus de 33 millions d'euros par mois. Si la trésorerie n'est pour l'instant pas menacée, la situation pourrait devenir problématique à l'avenir même si le gouvernement et les autorités de la Premier League surveillent la situation.
L'ancien ailier de Chelsea Pat Nevin a pour sa part estimé dans des déclarations à BBC World Football Podcast qu'il "n'est pas exagéré de dire que le club est en grand danger".