«L’Unité d’intégrité de l’athlétisme (AIU) a provisoirement suspendu la détentrice du record du monde du marathon, Ruth Chepngetich, pour la présence et l’utilisation d’hydrochlorothiazide (HCTZ), dans un échantillon prélevé le 14 mars» 2025, a écrit jeudi l’instance antidopage dans un communiqué.
En octobre 2024 à Chicago, la Kényane de 30 ans avait pulvérisé de près de deux minutes le record du monde du marathon en coupant la ligne d’arrivée en 2 heures 09 min 56, un exploit hors norme qui suscitait depuis autant l’admiration que les doutes parmi les observateurs.
«Je suis très fière de moi. J’avais ce record du monde en tête, c’était mon rêve, et aujourd’hui tout était parfait», affirmait à l’arrivée Chepngetich, triple vainqueure à Chicago (2021, 2022, 2024) et sacrée championne du monde de la discipline en 2019.
Dans son communiqué publié jeudi, l’AIU explique avoir eu connaissance le 3 avril 2025 du contrôle positif de Chepngetich et avoir interrogé l’athlète le 16 avril, deux jours avant le marathon de Londres auquel elle devait participer avant de déclarer forfait.
«Je ne suis pas dans les meilleures dispositions, ni mentalement ni physiquement » pour courir à Londres, avait-elle alors invoqué.
L’AIU précise jeudi que la marathonienne a choisi dès avril une suspension provisoire volontaire pendant que l’agence antidopage continuait son enquête.
Diurétique interdit
« Ces derniers mois, l’AIU a continué son enquête et a décidé d’imposer sa propre suspension provisoire », a indiqué jeudi le patron de l’AIU, Brett Clothier, qui ajoute que la procédure n’est pas encore terminée puisque Chepngetich peut porter son cas devant un tribunal disciplinaire.
L’hydrochlorothiazide est un diurétique interdit par l’agence mondiale antidopage, qui peut être utilisé pour masquer la présence dans l’urine d’autres substances interdites.
Selon l’AIU, le test positif de Chepngetich montre une concentration estimée d’hydrochlorothiazide de 3.800 nanogramme par millilitre d’urine, soit 190 fois plus que le seuil de 20 ng/ml accepté par l’agence mondiale antidopage. L’athlète encourt une suspension de deux ans.
Le Kénya et ses spécialistes des courses d’endurance sont à l’origine de très nombreux cas de dopage ces dernières années. L’AIU, organisme indépendant chargé notamment des tests et enquêtes depuis 2017, avait dénoncé en 2023 un dopage à grande échelle dans le pays.
Depuis, le Kénya a investi massivement pour redorer son blason en renforçant ses contrôles en collaboration avec les agences antidopages et de la Fédération internationale.
