Cette crise historique résultant de la pandémie affecte tous les secteurs de l'industrie du sport américain, dont le chiffre d’affaires est évalué à 100 milliards de dollars.
Selon Patrick Rishe, directeur du programme des affaires sportives à l’université de Washington à St Louis, les principales ligues professionnelles et universitaires américaines ainsi que les compétitions de jeunes pourraient accuser respectivement des pertes de 5,5, 3,9 et 2,4 milliards de dollars, consécutives à leur mise à l'arrêt.
Ces chiffres reposent sur l'hypothèse que la Ligue majeure de baseball et le championnat nord-américain de football puissent respectivement débuter et poursuivre leur saison, que la NBA et la NHL (hockey sur glace) reprennent la leur directement dès les play-offs à huis clos, et que les jeunes puissent refaire du sport en juillet. Or, rien de tout cela n'est assuré dans un pays où les directives restrictives de confinement restent en vigueur dans la majorité des États, alors que le Covid-19 a tué plus de 63.000 personnes et en a infecté plus d'un million.
Ces pertes vont des salaires des stars à ceux des travailleurs dans les stades, mais son estimation est encore peut-être loin du compte, car elle n'inclut pas les sports individuels tels que le golf, le tennis ou le Nascar, un des plus populaires championnats d'automobile américains.
Pas plus que les jeux de hasard, ni les loisirs récréatifs en plein air (ski, chasse, pêche...) qui ont généré 427 milliards de dollars de revenus en 2017, selon le Bureau d'analyses économiques. Or avec la fermeture des magasins d'articles de sport et des parcours de golf dans certaines régions, les emplois afférents ont également disparu.
Selon le rapport, qui rappelle qu'il y a trois millions d'emplois dans le pays qui dépendent des sports, les 12 milliards de pertes de revenus pourraient même doubler si les saisons de NFL et du championnat universitaire de football américain devaient être annulées cet automne, moment auquel elles sont censées démarrer.