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JO 2016. Bilan du CNOM: le Général et les déserteurs

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Ce qui s’est passé lors des JO de Rio est catastrophique pour le sport national. Ce qui s’est passé après le retour de la délégation marocaine est encore plus grave.
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L’opinion sportive nationale, déjà très affectée par la déroute de Rio, a assisté à une autre débâcle: celle  des propos insensés de ces fous qui gouvernent le sport national.

L’ouvrage de Pascal de Sutter «Ces fous qui nous gouvernent», qui traite de la psychologie politique, peut être transposé à nos décideurs sportifs.

Chez nous, la culture de l’échec est devenue un sport national, le pragmatisme un déni de vérité. Le secrétaire général du CNOM, Nourreddine Benabdenbi a tort d’avoir raison en imputant l’échec de Rio aux fédérations.

Le vice-président du CNOM, Kamal Lahlou n’a pas du tout apprécié que la vérité soit dite et est sorti solennellement sur la radio MFM qu’il dirige pour tacler son collègue : «Je considère les propos incendiaires de Noureddine Benabdenbi comme des critiques inopportunes. En tant que vice-président du CNOM, je trouve que ces propos sont la conséquence d’une colère non maitrisée et ses dires n’engagent que sa personne…»

Notre confrère Kamal Lahlou a oublié, le temps d’une mise au point inappropriée, qu’ils est, lui-même, président d’une fédération qui est revenue bredouille. Deux haltérophiles seulement ont été qualifiés pour les JO et ont été éliminés de facto. Kamal Lahlou a raison d’avoir tort.

Le président de la Fédération royale marocaine d’athlétisme, Abdeslam Ahizoune, a fait mieux que Lahlou. Il a reçu en grande pompe les athlètes détenteurs du record du monde de zéro médaille.

Normal donc qu’il loue «la participation importante et qualitative de l’athlétisme national» et qu’il estime que «cette participation reflète une image d’espoir de l’athlétisme national».

On croit rêver, Oh que non ! Nos responsables sportifs ont la manie de convertir une défaite en succès avec les justifications les plus inimaginables.

Ce faisant, on doit déduire que personne n’est responsable de l’échec de Rio: ni les fédérations, ni les clubs, ni le Comité olympique national marocain (CNOM).

Comme son nom l’indique, c’est le CNOM qui doit en principe préparer les sportifs marocains pour les Jeux olympiques. Sauf que cette instance, où sont représentés les fédérations, est figée depuis 2004.

Depuis presque 13 ans, aucune assemblée générale n’a été tenue par cette instance. Du coup, tous les caciques ont élu domicile dans cette demeure éternelle. Petite exception, ceux qui sont partis, ont quitté ce monde.

Ceux qui sont restés ne font rien. La preuve par Rio. Pourtant  le CNOM est mieux doté en moyens financiers et logistiques que toutes les autres entités sportives. Le roi Mohammed VI lui avait fait un don de 330 millions de dirhams pour justement préparer les athlètes aux JO de Rio.

On connaît la suite: plus de 190 millions de DH ont été investis dans ce programme dit de haut niveau qui a donné le plus bas des niveaux.

Ils devraient démissionner, tous, ces déserteurs qui ont déposé les armes en atomisant les fédérations. Du coup, la petite armée de nos sportifs qui s’est déplacée à Rio a dû battre en retraite face à l’armada des autres nations.

Le Général Hosni Benslimane qui dirige le CNOM a fait confiance à des perdants en leur déléguant ses prérogatives. L’homme assume une responsabilité sécuritaire énorme en ces temps où le terrorisme bat son plein.

Cet ancien gardien de but est un vrai connaisseur du sport qu’il suit depuis des décennies. Mais franchement il n’a jamais eu le temps de s’occuper personnellement de la gestion du CNOM.

Du coup, déléguer ses pouvoirs à des nuls ne peut mener qu’à une catastrophe comme celle de Rio. Il faut jeter un coup sur le site du Comité national olympique marocain pour comprendre la psychologie de ceux qui le dirigent.

La rubrique «actualités sportives» affiche une dernière information qui remonte aux 8 et 9 août évoquant les résultats et le programme des Marocains aux JO. Le temps s’est figé comme les membres du CNOM.

Le Général Hosni Benslimane a donné beaucoup au sport national quand il était entouré par des hommes et des femmes compétents et désintéressés.

Il ne mérite pas que son image soit affectée par l’incompétence des autres. Bien au contraire, il a droit à tous les honneurs et à une retraite sportive bien méritée.

Par Hassan Benadad
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