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La menace sur le Tour de France fait craindre une catastrophe pour le cyclisme

Le Colombien Egan Bernal, vainqueur du Tour de France, le 28 juillet 2019 © Copyright : DR
Vitrine florissante d'Amaury Sport Organisation (ASO), le Tour de France représente un monument français mais aussi le poumon économique du cyclisme professionnel. Son annulation en raison du Covid-19 aurait de lourdes conséquences, selon tous les experts interrogés par l'AFP.
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Une telle perspective ne priverait pas seulement des millions de téléspectateurs d'après-midi qui s'étirent à contempler d'époustouflants paysages de France, ponctués de batailles épiques dans les montagnes. Car la Grande Boucle est surtout un pilier pour le budget des équipes engagées, au nombre de 22 pour l'édition 2020 (27 juin-19 juillet). Et si l'épreuve centenaire n'a pas lieu, "cela ouvre la possibilité d'un effondrement économique du secteur", prévient Jean-François Mignot, chercheur au CNRS et auteur d'une "Histoire du Tour de France" (ed. La Découverte).

Alors qu'un maintien aux dates prévues semble peu probable, un report au mois d'août est à l'étude pour sauver le soldat Tour de France.

"C'est très simple. Si le Tour n'a pas lieu, des équipes pourraient disparaître, des coureurs et des membres d'encadrement se retrouveraient sans travail", prédit Marc Madiot, le manageur de l'équipe Groupama-FDJ, dont le budget est estimé à environ 20 millions d'euros.

Le Tour et rien d'autre

La menace ne tient pas aux primes reversées aux équipes par ASO, environ 2,3 millions d'euros sur l'édition 2019, selon l'association Sporsora, qui regroupe les acteurs de l'économie du sport.

Mais tout simplement, explique Jean-François Mignot, parce que pour "beaucoup de sponsors d'équipes, la seule raison d'être dans le cyclisme plutôt qu'ailleurs repose sur le Tour de France. Si les sponsors consentent à investir, c'est pour que les téléspectateurs voient leur marque sur le maillot des coureurs pendant le Tour, car c'est la seule épreuve cycliste qui soit si massivement regardée".

"Il y a assez peu de disciplines sportives qui reposent à ce point sur un événement, qui plus est détenu par un privé" et non une fédération, souligne Bruno Bianzina, directeur général de l'agence Sport Market.

C'est grâce aux recettes des droits télé et aux sponsors que la course est devenue une entreprise si florissante pour ASO à partir du milieu des années 80, son chiffre d'affaires décuplant alors sur les deux décennies suivantes (de 5 à 50 millions d'euros), selon des estimations contenues dans l'ouvrage de Jean-François Mignot.

ASO, également propriétaire de la Vuelta, Paris-Nice et du Dauphiné, ainsi que de grandes classiques comme Paris-Roubaix, est connu pour ne pas donner de chiffres mais selon Sporsora, le chiffre d'affaires de l'édition 2019 s'élève à environ 130 millions d'euros, dont 40% à 50% provenant des sponsors, 50% à 55% des droits télé et entre 5% à 10% des collectivités qui investissent pour accueillir un départ ou une arrivée d'étape. Cela représenterait plus de la moitié du chiffres d'affaires déclaré en 2018 par la société du groupe Amaury (233,5 millions d'euros selon infogreffe.fr).

Par Le360 (avec AFP)
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