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Un Marocain champion du monde, et c’est dans «L’Equipe»

Amine Benayachi. © Copyright : DR
Cette belle victoire va probablement booster la jeune fédération d’e-sport créée il y a un an par un ancien gardien de but du Wydad, Hicham Lekhlifi. Il faut croire qu'au Maroc, quand il y a un succès, le football n'est jamais loin.
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«Amine «Itachi» Benayachi est devenu le premier Africain à remporter un Major sur Rocket League». C’est le contenu du chapeau d’une interview de ce jeune champion marocain parue sur le site de L’Equipe, la référence française des médias sportifs. Au-delà du contenu de cette interview, on voulait en savoir plus sur la discipline et sur le jeune champion qui vient de remporter, avec son équipe Karmine Corp, le Major hivernal de Rocket League.

La Karmine Corp est un club professionnel de jeux vidéo. Il dispose d’une très large base de fans qui en font le club qui réalise les plus importantes audiences régulièrement sur les chaînes Twitch. Il participe, en plus de League of Legend et Valorant, à une ligue professionnelle, «Rocket League». Et Amine Benayachi, connu dans ce milieu sous son pseudo «Itachi», est le capitaine de cette équipe.

La Karmine Corp vient de remporter un titre équivalent à une mini-Coupe du monde d’hiver. Cette compétition est organisée sous l’égide de la «Rocket League Championship Series» et les matchs sont transmis en français par une chaîne Twitch spécialisée, la «Rocket Baguette», en plus de la chaîne du club et en anglais sur la chaîne de l’organisateur, l’éditeur Psyonix.

Cette compétition se déroule avec un public nombreux et bruyant dans une ambiance digne des plus grands matchs de football, toutes proportions gardées. Ceux que ça intéresse peuvent consulter une vidéo sur YouTube intitulée «Le prodige marocain de Rocket League». Elle montre un jeune portant un trophée, la coupe du Major, avec un drapeau marocain sur les épaules et son nom scandé par un public enthousiaste.   

Pour les profanes l’e-sport a commencé à gagner en notoriété à partir des années 2000 à travers des tournois dotés de prix de plus en plus importants. Il est devenu, depuis un sport électronique de haut niveau financé par des sponsors et des revenus publicitaires. Au départ, il a eu du mal à s’imposer comme sport, surtout auprès des puristes, qui estiment qu’il ne constitue pas une activité physique. Pourtant, il nécessite les qualités requises pour un sportif, comme la dextérité, le temps de réaction, la vigilance, la précision, la réflexion la patience et enfin la coordination d’équipe. Le rythme des compétitions et un entrainement régulier imposent aux joueurs une hygiène de vie stricte et un entrainement régulier, ce qui peut s’apparenter à un travail physique, un peu comme d’autres sports reconnus. Les échecs et le sport automobile par exemple. Il est par ailleurs important de noter que le Département d’Etat des Etats-Unis octroie les visas aux grands joueurs de sport électronique en leur qualité de sportifs professionnels. 

L’e-sport génère beaucoup d’argent. En 2016 une compétition a battu un record de 20 millions de dollars de «Prize Pool», somme totale des prix distribués, dont 6 millions de dollars pour les seuls vainqueurs. Les pays du Golfe commencent à sérieusement s’intéresser à l’e-sport et des investissements importants sont prévus dans un proche avenir. La Rocket League concerne le jeu développé par l’éditeur Psyonix. L’Afrique en était exclue, et il a fallu l’extraordinaire volonté, la combativité et la résilience de ce jeune Marocain, et probablement le soutien des parents, pour qu’elle en devienne championne. C’est prometteur pour la jeunesse marocaine qui ne recule pas devant l’adversité et qui se donne les moyens de réussir à force de travail et de détermination.

Le jeune Amine Benayachi l’a brillamment démontré. La vidéo citée plus haut le raconte. En effet il connaîtra une première désillusion lorsque son équipe sera disqualifiée à cause de lui. Il n’avait pas l’âge requis, âgé de 14 ans, au lieu de 15 ans minimum, et n’était pas européen. Seuls les Européens, les Américains du nord et les jeunes originaires d’Océanie avaient accès à ces tournois. Ce n’était pas suffisant pour le détourner de son ambition. A force de travail, il finira par quitter le Maroc pour intégrer le FC Barcelone et participer avec son nouveau club au Rocket Baguette Grand Prix, un tournoi réservé aux grandes teams européennes avec 40.000 euros de Cash Price. 

D’autres succès avec son club lui ouvriront de nouvelles perspectives et le recrutement par Karmine Corp, qui fera de lui un champion. Un Marocain premier vainqueur africain de la discipline, c’est dans L’Equipe. Il fallait le dire, il est le capitaine et c’était au cours du Major qui s’est tenu à San Diego.

Cette belle victoire va probablement booster la jeune fédération d’e-sport créée il y a un an par un ancien gardien de but du Wydad, Hicham Lekhlifi. Il faut croire qu'au Maroc, quand il y a un succès, le football n'est jamais loin.

Bravo champion!

Par Larbi Bargach
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