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NBA: en flirtant avec l'antisémitisme, Kyrie Irving met sa carrière en péril

Kyrie Irving. © Copyright : DR
Les excuses forcées et tardives ne suffisent pas: Kyrie Irving, mis à l'écart par les Nets et dont le partenariat avec Nike a été suspendu par la marque, a mis son avenir en NBA en péril en faisant la promotion d'un film à caractère antisémite.
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Pour avoir publié sur ses réseaux sociaux l'affiche du film "Hebrews to Negroes: Wake Up Black America" et des liens vers le site d'Amazon permettant de le louer ou l'acheter, le joueur va-t-il devenir persona non grata?

Malgré la gravité du dérapage et son impact sur ses quelque 4,6 millions d'abonnés, rien n'est encore sûr.

Mais sa situation à Brooklyn, où il a posé nombre de problèmes depuis son arrivée en 2019, notamment en refusant de se faire vacciner contre le Covid, apparaît de plus en plus précaire.

Car Irving ne s'est pas contenté d'agir avec "imprudence", comme l'a regretté jeudi le patron de NBA Adam Silver, dans un communiqué qui a eu une semaine de retard sur les faits, ou comme un "idiot", ainsi qualifié par l'ancienne star Shaquille O'Neal. Il a surtout persisté, parfois avec virulence, à assumer son acte, sans formuler de regrets.

Jusqu'à jeudi soir.

"A toutes les familles de la communauté juive qui ont été blessées et affectées par mon message, je suis profondément désolé et je vous présente mes excuses", a-t-il enfin consenti à déclarer.

Le fait est que les Nets venaient, quelques heures plus tôt, d'asséner une tape sur ses doigts, en le suspendant pour cinq matches au moins, sans salaire perçu.

Suspension prolongée?

"Nous avons été consternés, lorsque l'opportunité lui a été donnée devant la presse, que Kyrie ait refusé de dire sans équivoque qu'il n'a pas de croyances antisémites, ni de reconnaître le contenu haineux spécifique au film", avaient justifié ses dirigeants, pour qui Irving "ne peut plus être associé au club".

De quoi déclencher le signal d'alarme chez le joueur de 30 ans, néanmoins loin d'être sorti d'affaire.

Car vendredi, si le manager général Sean Marks a assuré que durant cette tempête, les Nets n'ont pas songé à se séparer de lui, ils attendent de sa part bien plus que des regrets contraints. Leur communiqué précisait d'ailleurs que sa suspension se "prolongera(it) tant qu'il ne remédiera(it) pas à l'impact négatif de sa conduite".

"Les actions sont plus éloquentes que les mots", a insisté Marks, souhaitant qu'Irving "rencontre des leaders de la communauté juive de Brooklyn afin de s'éduquer sur les questions liées à l'antisémitisme".

"Il va devoir discuter avec eux. Puis nous évaluerons la situation au sein du club et nous verrons si c'est le bon moment pour le faire revenir", a-t-il conclu.

Si les Nets sont dans l'action, quid de la NBA? L'instance, qui se veut pourtant à la pointe du combat contre toute forme de racisme, est restée très passive jusqu'ici et n'a toujours pas sanctionné Irving, au grand dam de nombreuses voix, comme l'ancienne star Charles Barkley.

Pas encore lâché

Adam Silver a dit vouloir le rencontrer en personne la semaine prochaine. Une sanction supplémentaire n'arrangerait évidemment pas les affaires de la star.

En attendant, une deuxième tape sur les doigts lui a été assénée vendredi en fin d'après-midi, quand Nike a, à son tour, suspendu leur partenariat "avec effet immédiat", stoppant notamment le lancement de sa nouvelle chaussure, "Kyrie 8".

L'équipementier n'a pas précisé jusqu'à quand. Or, le contrat qui lui rapporte 11 millions de dollars par saison, selon Sportico, court jusqu'à la saison en cours.

Il y a deux semaines, le rappeur Kanye West, après avoir écrit qu'il allait s'attaquer aux juifs, avait lui vu Adidas, et d'autres marques, stopper leur collaboration.

Irving n'est pas encore totalement lâché. Mais, selon Stephen A. Smith, chroniqueur bien informé d'ESPN, le propriétaire des Nets Joe Tsai en a "complètement fini" avec la star qui émarge cette saison à 35 millions de dollars.

Si son contrat venait à être rompu, rien ne dit qu'un club prendrait le risque d'embaucher un joueur dont l'immense talent ne mène non seulement plus au titre -il a été champion avec Cleveland en 2016, avec LeBron James-, mais est trop souvent éclipsé par les dérapages de sa personnalité clivante.

Son penchant complotiste -il a par exemple affirmé que la terre est plate ou que la CIA est impliquée dans la mort de Bob Marley- ont longtemps fait sourire et engendré des moqueries. Plus maintenant.

Par Le360 (avec AFP)
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