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Botola Pro Inwi: à Tanger, les miracles existent

L'Ittihad de Tanger. © Copyright : IRT
Après avoir mené au score très rapidement par deux buts face au Chabab Mohammedia, Tanger a souffert pour finalement obtenir une neuvième victoire en quatre mois. Alors qu'il ne reste qu'une journée de championnat, l'IRT a officiellement obtenu son maintien. Récit d'un sauvetage qui semblait impossible.
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Il n’y en a que peu, des équipes de Botola, lors des dernières années, qui ont aussi bien travaillé que Tanger, dans une quête de maintien en première division qui paraissait aussi mal embarquée. Dans la stratosphère du football marocain cette saison, on retiendra, à l’échelle international, l’exploit du Mountakhab, première équipe africaine qualifiée en demi-finale de Coupe du monde, au Qatar. Sur le plan continental, c’est la finale de la Ligue des champions, perdue par le Wydad, face à Al Ahly, lors d'une seconde manche à domicile (1-1, 3-2 au cumul), qui laissera des traces. Mais en championnat, dont l’issue n’est toujours pas décidée à une journée de la fin, le sauvetage de l’Ittihad Tanger semble être l'événement le plus impressionnant.

Hier, les chevaliers du Détroit sont venus confirmer, dès les premiers instants de la rencontre face au Chabab Mohammedia, un maintien inespéré. Après neuf minutes seulement, un but contre son camp de Hamza Bahaj permet à Tanger d’ouvrir le score. Le break est même fait juste avant la pause, grâce à Faouzi Abdoul Mutalib (45+3e). En souffrance en seconde période, l'IRT réussit à s'imposer, et ceux, malgré la réduction du score de Boucheta (P', 29e). Le “Dale, Dale, Dale, todos cantare” des supporters tangerois, chantés en choeur, n'a cessé de résonner quelques minutes après le coup sifflet final, au Stade El Bachir de Mohammedia.

Pourtant, une victoire lors de l’avant-dernière journée de Botola ne garantissait pas à Tanger une place dans l'élite la saison prochaine. Mais au même moment, Safi s’est octroyé une victoire de dernière minutes face à Khouribga (1-0 à la 90+8e). Un résultat synonyme de maintien pour l’Ittihad. Ce dénouement est une surprise, tant l’IRT, pourtant habitué aux succès lors de la dernière décennie (promu en 2014/15, sur le podium la saison suivante, puis champion de Botola en 2017/18, ndlr), avait stagné à la seizième place cette saison. La non-relégation d'un club qui ne possédait que deux points à la mi-saison était tout sauf prévisible. Les Chevaliers du Détroit ont été auteurs d’un exploit apparemment estampillé Botola Pro, lors d’une saison où le tensiomètre des ultras Hercules (groupe de supporters de l’IRT depuis 2007, ndlr) a été agitée.

Des circonstances qui auraient pu coûter cher

Lancé dans une flatterie submergée d’émotions, Hilal Et-Tair a exulté après la rencontre : “C’est un miracle sportif sur tous les plans. (...) C’est une réalisation qui sera relayée par tous durant de longues années. Est-ce que ça se reproduira pendant ce millénaire ? Je ne pense pas. Je ne parle pas que du Maroc, mais dans le monde entier.” Comme l’a indiqué l’heureux tacticien tangérois en conférence de presse, l’IRT n’a finalement pas chuté, lui qui avait pourtant vacillé à de nombreuses reprises cette saison.

Dès le départ, le club nordiste a été amputé d’Alex Meyé, meilleur buteur de son histoire (25 buts lors des deux dernières saisons, ndlr), en partance pour le Raja. Et si l’effectif tangérois s’est renouvelé lors du mercato estival (huit départs et douze arrivés lde joueurs libres de tout contrat, ndlr), la magie n’a opéré que très tard au nord du pays. Il aura fallu l’éviction de deux entraîneurs, Badou Zaki dans un premier temps, démis de ses fonctions le 19 octobre après six rencontres sans victoire ni buts, puis d’Hakim Daoudi (entraîneur intérimaire, ndlr) licencié à l’amiable le 21 janvier après cinq matchs nuls et une défaite, pour voir l’IRT se réveiller.

Hilal Et-tair a fait son retour en Botola avec un objectif qui semblait impossible. L’aventure du néo-tacticien tangérois a démarré difficilement avec un premier match perdu face au Chabab. Deux autres défaites ont suivi, et l’IRT a été privé de son entre, l’Ibn Batouta, dont les travaux d’extension ont été impactés par l’accueil de certains matchs de la Coupe du monde des clubs. Mais malgré une courte période hors de son stade, au Stade Saniat-Rmel de Tétouan, Hilal Et-tair a changé les choses, avec un dénouement à Mohammedia lors de l'avant-dernière journée de championnat. Ironie du sort.

Hiver salvateur, printemps doré

Si Tanger a réussi à se maintenir, c’est aussi grâce à son mercato hivernal, où le club a su conclure les bonnes affaires. Outre le recrutement de son troisième entraîneur de la saison, l'IRT s’est attaché les services d’une douzaine de recrues. La performance est collective certes, mais trois joueurs, tous ralliés gratuitement, car libres de tout contrat, ont particulièrement contribué à l’exploit tangérois. Sofiane El Moudene s’est montré clinique devant le but, marquant par quatre fois et devenant le meilleur buteur de son équipe en championnat. Dans les cages, Gaya Merbah a obtenu 7 clean sheets en 12 matchs de Botola, le tout pour 8 buts encaissés. En leader naturel, Mohsine Moutouali est devenu le capitaine du groupe, et par la même occasion, meilleur passeur avec quatre passes décisives.

Tout au long de cette fin de saison, l’IRT a considéré chacune de ses échéances comme une finale, dans lesquelles ils ont livré une copie presque parfaite (six victoires, trois matchs nuls et une défaite, face au Wydad, lors de ces dix derniers matchs, ndlr). Dans ce sprint, il a fallu multiplier les prouesses, face au FUS tout d’abord (1-0) puis face au MAS (1-0) et à Berkane (2-1). Et même si les résultats allaient de bon train, la frustration du néo-entraîneur de l’IRT se ressentait. En cause, un faux rythme du championnat avec des pauses imposées suite aux matchs continentaux du Raja, de l’AS FAR, puis du Wydad.

    “Quand on jouait tous les 4 jours, nous étions performants et sur une bonne dynamique” soulignait-il en conférence de presse, le 21 mai, suite au match nul face au Raja (0-0) et après plus de deux semaines sans match.

Le tacticien tangérois a vu juste, car, dès le retour à la compétition de manière régulière à partir de la mi-juin, l’IRT a pris sept points sur neuf possibles. Après 26 journées dans la zone rouge, Tanger respire et pointe à la 14e place à la suite d'une victoire cruciale face au Difaa El Jadida (1-0), relégué à l’heure d’aujourd’hui. Juste avant ce succès, la semaine passée, Mohsine Moutouali prenait la parole dans les vestiaires, préconisant un maximum de concentration. Celui qui avait pris le leadership lors de son arrivée déclarait que cette rencontre était “le match de toute une vie et de toute une ville”. Une semaine plus tard, Tanger l’a fait. D’un débours à deux unités, les Chevaliers du Détroit ont acquis 27 points en treize rencontres et par la même occasion, leur place en Botola l’an prochain.

Par Hicham Bennis (Journaliste stagiaire)
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