Ce n’est pas Jiyed qui a raté la balle du 3-1!

Il faut quand même revenir à ce derby Wydad–Raja, qui s’est tenu en milieu de semaine (2-2). Parce qu’il nous montre que la Botola a du mal de se débarrasser des derniers relents d’amateurisme, comme cette manie de protester et de crier à l’injustice à tout-va, ce qui nous vaut des fins de match exagérément tendues, parfois violentes, avec jets de projectiles, casse, guerre des communiqués, déclarations intempestives, etc.

Revenons donc à ce mercredi soir, si vous voulez bien. Avant le «derbyssimo» marocain, nous avons eu droit au classico espagnol. Le Barça accueillait le Real pour un match couperet (demi-finale de la Copa del Rey). Les locaux dominaient clairement et auraient pu bénéficier d’un pénalty, avant de se faire prendre en contre et de perdre et le match et la face: 0-4, avec une élimination à la clé!

Et à la fin, tout le monde s’est donné l’accolade, se quittant bons amis.

La leçon, elle est là, dans cette manière d’accepter la défaite, de relativiser les éventuelles erreurs d’arbitrage, qui sont des faits de jeu comme d’autres, de se projeter déjà sur le match suivant. Et c’est exactement cela qui a manqué à ce derby casablancais.

Le Raja a dominé le match, mené au score (1-0, puis 2-1), avant de se faire rejoindre, sur pénalty, dans les ultimes secondes du match. Dans l’ensemble, les Verts ont largement mené aux points et auraient mérité les 3 points. Oui, mais ils n’ont pas été capables de mettre ce 3e but qui leur tendait les bras, ni de préserver leur avantage. Cela arrive, c’est le foot.

Le match a fait couler beaucoup trop d’encre, avec une campagne de dénigrement visant l’arbitre Jiyed. Tout cela est exagéré et c’est dommage: pour le football marocain, et pour le Raja.

Répétons-le: les Verts ont été rejoints sur le fil parce qu’ils n’ont pas su tuer le match, malgré leur supériorité technique. Ce n’est tout de même pas Jiyed qui a raté la balle du 3-1.

Dans le langage du foot, ce qui a réellement fait basculer le match, c’est le coaching. Celui de Garrido a été gagnant, puisque les rentrants Moutaraji (plusieurs incursions avant le pénalty décisif) et Benayada (surnombre offensif) ont fait la différence.
 
Alors oui, c’est rageant de prendre ce but dans le money time, mais il faut passer à autre chose, penser au match suivant.

Sportivement, cette équipe du Raja est dans le vrai. Le Tunisien Kebaier est en train de mettre sa patte sur l’effectif. Dans le jeu, et on l’a encore vu face au champion d’Afrique et du Maroc, le Raja est à des années-lumière de son début de saison titubant. Il faut donc revenir au jeu, et rester dans le jeu, rien d’autre.

Mais, pour être resté trop longtemps sur la frustration du derby, le Raja a laissé des forces et une partie de sa concentration: résultat, une défaite cuisante (3-0) pour le match suivant, disputé ce weekend face au FUS.

En gardant leur calme, et en faisant la bonne analyse de ces points perdus face au Wydad, les Verts auraient pu ramener autre chose qu’une défaite de leur déplacement à Rabat, et recoller aux équipes de tête. Dommage…