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Le football marocain a besoin de «pistons»

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Au lieu de nous bassiner sur «les occasions manquées» qu’ils sont les seuls à voir, les coachs de la Botola feraient bien de s’expliquer sur cette question: pourquoi interdisent-ils à leurs latéraux d’apporter le surnombre en attaque?
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Disons-le clairement: cette reprise de Botola est sans saveur. Ce qui lui manque, c’est les buts. Une denrée rare. En deux journées, on a eu droit à un total ridicule de 24 buts. Faites le compte: cela nous fait une moyenne d’à peine 1,5 but par match. Vous connaissez un autre championnat où l’on marque si peu de buts? Ne cherchez pas, il n’y en a pas.

Le vrai problème du foot marocain est là. Paradoxalement, on débat de tout au Maroc, et souvent à tort et à travers, sauf de l’essentiel: cette rareté des buts.

Il y a deux explications techniques que chacun peut tout de suite apporter: la frilosité des entraineurs et la pénurie de la race des buteurs. Ce n’est pas faux, mais il faut pousser un peu plus le raisonnement. Ce qu’on ne fait pratiquement jamais.

Dans leurs déclarations d’après-match, les coachs s’en prennent aux décisions arbitrales, aux absences de tel ou tel joueur, aux faits de jeu et, soi-disant, «aux occasions manquées». De quelles occasions parlent-ils?

Prenez les pauvres 24 buts marquées en deux journées de Botola. Enlevez les buts marqués sur pénalty, balle arrêtée (corner, coup franc), exploit individuel ou frappe de l’extérieur de la surface, sans parler des frappes contrées ou des ballons perdus. En somme, oubliez les buts marqués «par miracle». Que reste-t-il? Pas grand-chose.

Dans le foot moderne, le moyen le plus courant de marquer un but s’appelle: débordement, centre et but. C’est exactement cet enchainement qui manque à la Botola. Mais cet enchainement n’est possible que s’il existe des «pistons», c’est-à-dire des joueurs capables de déborder et de centrer.

Plus que des joueurs de pointe, capables de convertir un centre, ou des renards de surface à l’affût des ballons qui trainent, la véritable pièce manquante à la plupart des effectifs de la Botola s’appelle: les pistons, capables de percuter et d’éliminer, qui ont une bonne qualité de centre, et qui sont capables d’apporter le surnombre en phase offensive.

Les latéraux volants, à la Hakimi ou Mazraoui, ou Lamriss et Hadrioui pour évoquer le passé, ne sont pas légion. Il y a Attiyat Allah au Wydad et Madkour au Raja, peut-être le vétéran Mehdi El Bassel au FUS, et encore: tous ces garçons ont les poings (et les pieds) liés par les consignes défensives. Ils évoluent dans des systèmes qui ne mettent guère en avant, ou alors rarement, leurs qualités offensives. Résultat: ils ne «montent» que rarement en cours de match.

Et quand ils s’appliquent sur leurs centres, il n’y a personne à l’intérieur de la surface pour mettre un pied ou une tête…

Regardez le match OCS–MAS (2-1) disputé hier soir, qui n’était pas le plus dégueulasse de cette 2ème journée bien terne. Les Fassis ont eu toute une mi-temps pour recoller au score et ils ont poussé, poussé. Mais, sans créer de décalages et sans cette indispensable capacité de percuter sur les côtés, ils n’ont pas pu tester le gardien safiot. Même en jouant plusieurs heures, ils n’avaient aucune chance de marquer. A moins d’un miracle…

Au lieu de nous bassiner sur «les occasions manquées» qu’ils sont les seuls à voir, les coachs de la Botola feraient bien de s’expliquer sur cette question: pourquoi interdisent-ils à leurs latéraux d’apporter le surnombre en attaque? Savent-ils, au moins, que les «pistons» sont désormais la source principale des occasions de but? Et puis, à quoi cela sert-il d’aligner des attaquants de surface s’il n’y a personne capable de les servir sur les côtés?

Par Footix marocain
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