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L’enfer du décor. Et maintenant, on fait quoi?

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C’est le propre des clubs marocains et du football national en général: la quête des résultats immédiats, sans se soucier de l’avenir. La courte vue, en somme.
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Les victoires du Wydad de Casablanca en Ligue des champions africaine et en Botola ont été largement saluées. Force est de le reconnaitre, toutes les composantes du club (joueurs, différents staffs, dirigeants, supporters), méritent le respect et de forts encouragements.

Mis en appétit par ces deux sacres ainsi que sa qualif’ pour les demi-finales de la Coupe du Trône, on aurait pu estimer que le Wydad allait attaquer le plat de résistance. C’est-à-dire: se préparer pour défendre crânement ses titres et mieux s’armer pour la prochaine saison afin d’être à la hauteur de sa réputation.

Un club de cette envergure, s’il cède un grand joueur (Achraf Dari), s’évertue à lui trouver un remplaçant du même calibre. Voire, il cherche à se renforcer pour continuer sur sa lancée, en se dotant de nouveaux éléments pour, par exemple, trouver des doublures aux joueurs incontournables (Yahya Jabrane, Ahmed Reda Tagnaouti…) qui, en cas de blessure, laissent un vide béant.

Normalement, c’est ce qui se fait et doit se faire dans les clubs. Or, au Wydad, on a droit à un contre-exemple drôlement frustrant.

Car voilà un club, considéré comme une locomotive de football national, qui fait face (impuissant, peut-on dire) devant un éventuel départ massif de ses stars.

A ce jour, les grands joueurs, qui ont permis au WAC de s’illustrer aux niveaux national et continental, sont en fin de contrat et n’ont pas encore renouvelé leur bail. Et quand on sait que des impresarii, rapaces et avides de gain- au détriment des intérêts du club-, sont aux aguets, il est à craindre que les Rouges ne soient saignés à blanc.

Pourquoi en est-on arrivé là? Comment la direction du club n’a-t-elle pas pensé à prolonger ses meilleurs éléments ou les blinder en perspective d’un éventuel transfert?

On était vraisemblablement occupé et préoccupé par les titres de LDC Afrique et de Botola. Mais est-ce un argument convaincant pour justifier un tel ratage monumental?

Tout club qui se respecte dispose d’une équipe administrative qui tient informés direction au sujets des conditions des joueurs et staff technique quant à leur situation sportive (cumul d’avertissements, entre autres). Sûr que c’est le cas du Wydad.

Mais pourquoi alors cet énorme cafouillage qui n’est autre que le fruit d’un savant dosage entre la quête des résultats immédiats et «après mois le déluge»?

Et que dire de l’annonce du départ de Walid Regragui, faite par lui-même et qui plus est sans tact-pour ainsi dire-, alimentant les rumeurs sur son éventuelle prise de commandes des Lions de Atlas?

Le club et son président Saïd Naciri n’ont pas réagi, du moins pas encore. Forcément, il y a anguille sous roche… Sinon?

Cependant, le Wydad n’est pas un cas isolé dans cette façon archaïque de gérer, reposant toujours- hélas- sur le président «Moul Choukkara», qui tient d’abord du parc d’attraction façon Disneyland.

Tous les clubs marocains (à deux ou trois exceptions) sont logés à la même enseigne. Il n’y qu’à voir les mouvements des entraineurs et des joueurs, durant cet été, pour s’en rendre compte.

Et que, après tout cela, on vienne ergoter sur le «professionnalisme», il n’y a qu’un pas que l’on ose franchir allègrement- la réalité des choses et l’humilité exigent de garder les pieds sur terre en dépit des succès qui peuvent être éphémères. L’Histoire, la nôtre, est pleine d’enseignements en ce sens. 

Par Abdelkader El-Aine
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1 commentaires /

  • karim
    Le 10 Jul. 2022 à 21h02
    vos constatations sont vraies et tres regretables . la reponse a vos questions est simple . le Widad est géré d,une facon patriarcal . Naciri est le boss le papa de grand papa le pourvoyeur d'argent , le decideur . en faite le seul et unique decideur . et comme vous dites , il n'y a aucune vision d'avenir . on gagne aujourdhui , on verra demain .
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