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Pour en finir avec cet amateurisme qui nous colle à la peau

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Du «geste» de Mohsine Moutouali, qui n’en est pas à son premier dérapage, aux débordements totalement incompréhensibles d’une partie du public à Fès, deux exemples qui illustrent le retour vers l’amateurisme le plus obscur qui menace le football marocain.
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Même s’il a viré professionnel depuis quelques années, et même si des efforts considérables ont été consentis pour le rationaliser, le football marocain reste amateur. Cela se voit toutes les semaines, pour ne pas dire tous les jours.

Regardez le derby casablancais, qui s’est joué à huis clos en milieu de semaine, et qui a été d’un amateurisme absolu. Mettons de côté le niveau technique faiblard, en tout cas indigne d’un sommet du championnat. Regardons les à-côtés et les détails qui font la différence.

Ce match était le premier pour le Wydad depuis son magnifique sacre africain. Il devait ressembler à une fête, avec haie d’honneur, fair-play, ferveur dans les gradins, etc. On n’a rien vu de tout cela, plutôt le contraire.

Sans public et avec un football de piètre qualité, le match s’est réglé sur deux pénaltys consécutifs à deux cadeaux de la défense des Rouges. Pénaltys stupides, donc, mais incontestables. Pourtant, tout le débat d’après-match s’est concentré sur l’arbitrage de Jiyed. D’accord, il a sifflé un hors-jeu inexistant en début de match mais, pour le reste, il n’a absolument pas pesé sur le sort du match.

Et puis, quand est-ce qu’on va comprendre et surtout accepter que les erreurs arbitrales (quand elles existent, déjà!) font partie du jeu?

En vérité, ce n’est pas Jiyed qui a fait perdre les champions d’Afrique mais leur indigence offensive, et leurs carences défensives. Peut-être qu’ils ne sont pas redescendus sur terre depuis leur victoire face à Al-Ahly. Physiquement, et sans doute mentalement, ils n’y étaient pas, à l’image des «héros» de la C1, Jabrane ou Moutaraji.

Dans l’absolu, perdre un match n’a rien d’infamant, d’autant que les Rouges restent en tête à 4 journées seulement de la clôture du championnat. L’amateurisme, ici, consiste à s’aveugler, à ne pas se remettre en cause, à ne pas faire preuve de fair-play en acceptant la défaite. L’amateurisme consiste surtout à crier au scandale et à se demander, à tort et à travers: «Qui en veut au Wydad?». On peut très bien répondre à la question: personne n’en veut au Wydad, au contraire. Nous aimons le Wydad. Mais le Wydad doit se concentrer sur le terrain, sur le jeu. Comme il vient de le faire, hier soir d’ailleurs, en dominant Soualem (3-0).

Revenons au derby parce que le pire est à venir. En fin de match et au moment où il a transformé son deuxième pénalty, Moutouali, le capitano, comme on l’appelle, y est allé de son bras d’honneur désormais traditionnel. Magnifique joueur au talent et au palmarès gros comme ça, le père Moutouali (36 ans au compteur) est un multirécidiviste puisqu’il a déjà «sévi» avec son geste fatal dans d’autres matchs, déjà face au Wydad, et tout récemment à Berkane.

Le vrai scandale du derby, c’est le bras d’honneur de Moutouali. Et il faut féliciter Jiyed de l’avoir épinglé et exclu. Imaginez la catastrophe humaine et sécuritaire que cela aurait pu occasionner si le derby s’était déroulé devant des gradins pleins.

L’amateurisme, c’est cela. Ce geste vulgaire et immonde, qui peut mettre le feu au stade et dans les rues de la ville, voire du royaume. L’amateurisme, c’est s’en prendre à l’arbitre pour des raisons imaginaires et passer sous silence le comportement indigne du capitano. Et le fautif ne s’est même pas donné la peine de s’excuser…

Toujours en milieu de semaine, et cette fois à Fès, le match MAS–OCS (1-1) s’est terminé dans une vraie confusion. Fumigènes, débordements et tentatives d’envahissement du terrain, interpellations… Pourquoi cette hystérie et cette «colère»? Pour rien, sans raison. Le match s’est déroulé dans un bon esprit, sans erreur ou décision contestable des arbitres, nous avons même eu droit à un but splendide (Ajeray, un vrai bon joueur à qui ses entraineurs ont rarement offert de la continuité dans le jeu).

Alors pourquoi? Pourquoi cet énième dérapage de Moutouali et surtout l’absence de mea culpa derrière? Pourquoi cet aveuglement du Wydad quant aux causes de la défaite et cette paranoïa aiguë envers les arbitres et la fédération? Pourquoi ces nouveaux débordements totalement «gratuits» à Fès?

Allez, la dernière pour la route: hier soir, lors du choc Mohammedia–Raja (0-0, beaucoup d’enjeu et pas de jeu), on a eu droit à une scène tragi-comique. En fin de match, Arjoune prend un rouge, le rouge devient jaune après intervention de la VAR… Et Arjoune continue de protester! Il est alors tout près de (re)prendre un rouge, cette fois pour protestation. Du grand n’importe quoi.

Alors pourquoi tout cela? Vous connaissez la réponse: parce que l’amateurisme ou ses séquelles, qui subsistent tant chez nombre de joueurs, et non des moindres, et chez certaines composantes du public des stades…

Par Footix marocain
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