Il y a encore deux semaines, on tirait, ici même, une petite sonnette d'alarme quant à la gestion du Wydad. Le président Said Naciri devait absolument déléguer et les institutions du grand club casablancais devaient se mettre en avant et apprendre à s’autonomiser.
En gros, le Wydad devait grandir et apprendre à vivre sans son homme-orchestre, le président. On ne croyait pas si bien dire!
Les problèmes du président obligent aujourd'hui le club à imaginer, dans l'urgence, un nouveau mode, pour ne pas dire modèle, de fonctionnement. Un nouvel organigramme aussi. En sera-t-il capable? Il faut espérer que oui.
Il faut quand même rappeler quelque chose de fondamental, et que beaucoup semblent oublier en ce moment. Les problèmes de Naciri concernent l'homme et non le président. Ce n'est pas le club, sa gestion sportive ou ses performances sur le terrain qui sont en question. Le Wydad de Casablanca n'est pas concerné, en tout cas pas directement. Et fort heureusement pour le grand club casablancais.
Nous ne sommes pas dans une affaire à la Bernard Tapie, où l'avenir d'un club (Marseille, le club de Harit et Ounahi) avait été hypothéqué. Ce qui arrive aux Rouges, aujourd'hui, ressemble à ce qui est arrivé, toutes proportions gardées, aux Safiots de l'OCS dont le président avait été mis aux arrêts pour une affaire non liée au club. On a vu que l'OCS, depuis, s'en est bien accommodé. Les Safiots ne sont ni plus bas, ni plus haut que d'habitude: ils naviguent au milieu du tableau du «GNF1», comme si de rien n'était.
Le Wydad est une entreprise de foot qui a des institutions et des statuts. C'est une maison et cette maison doit aujourd'hui se débrouiller sans le «boss». Chose qui devait arriver tôt ou tard.
Il faut à présent laisser la justice suivre son cours. L'avenir du plus grand club marocain, et l'un des plus grands d'Afrique, doit s'écrire ailleurs, autrement, avec d'autres hommes. Mais avec la même équipe qui se bat sur le terrain, et qui peut très bien virer en tête si elle gagne ses deux matchs en retard.
Étant donné les circonstances, cela parait assez incroyable de retrouver le WAC en tête du classement. Mais toute la beauté du foot est là, justement, avec ce côté fou et imprévisible. Quoi qu'il arrive, le foot ne s'arrête pas, jamais. Problèmes ou pas, il continue. Il y aura toujours des matchs où, en 90 minutes, une victoire ou une défaite peuvent tout changer.
Le Wydad, qui a eu les ressources pour disposer de Berrechid en semaine (1-0), a entrouvert la bonne porte. Celle du rectangle vert, c'est à dire du jeu, du foot. C'est la bonne porte. Il ne faut pas la refermer.