«Ma réponse doit être un peu diplomatique», prévient le technicien belge en conférence de presse d'avant-match, dimanche, précisant d'entrée qu'il «aime être ici», pour la toute première participation des Scorpions à la Coupe d'Afrique.
Mais il dresse un sombre tableau des conditions d'accueil de son équipe dans un hôtel de la région de Bafoussam.
«Six joueurs dorment dans la même chambre, avec le même sanitaire, la même douche», et «seuls deux, trois membres du staff ont une chambre +single+, les autres dorment à deux dans le même lit, au temps du Covid», décrit Saintfiet.
«L'hôtel et les infrastructures où nous sommes, j'ai travaillé 14 ans en Afrique, je n'ai jamais vu» ça, insiste le Belge.
Son équipe «doit voyager deux heures trente pour aller au stade, comme on doit y être une heure et demi avant ça nous fait partir quatre heures avant le match. Or la science dit que tu dois manger trois heures et demi avant le match, on ne peut pas manger à l'heure où on veut?» demande-t-il.
«Nous sommes des professionnels», poursuit Saintfiet. «Nous sommes un petit pays comme le Malawi ou le Zimbabwe, mais on doit être respecté. On est ici pour écrire l'histoire. J'ai des grands joueurs (qui évoluent) en Europe, ils ne sont pas respectés par l'organisation, et c'est vraiment dommage».
A Bafoussam, la Gambie joue lundi contre la Guinée, et le Sénégal affronte mardi le Cap-Vert.
«Quand on organise un tournoi avec quatre équipes dans un stade, et que tu paies, que tu règle les hôtels, chaque équipe a besoin du même niveau (de service), c'est du respect pour chaque équipe», demande le sélectionneur.
«Parce que quand tu crées des différences entre les équipes, quand les grandes équipes ont de meilleurs hôtels, des belles infrastructures, près du stade, et que des petits pays ont de mauvais hôtels, tu crées du favoritisme», insiste Saintfiet.
«Si la Gambie est championne d'Afrique ou le Cameroun, ça doit se décider sur le terrain, pas à l'hôtel», martèle-t-il.