On fignole les derniers préparatifs pour la 34e édition, les équipes sont arrivées, la Gambie après une grosse frayeur en avion, le Ghana ou le Burkina descendant du leur en tenues traditionnelles.
La Côte d'Ivoire lance le bal, avec l'ambition d'honorer son statut de favori pour tenter de décrocher une troisième étoile, après les victoires de 1992 et 2015, et de briser la malédiction de l'organisateur, qui n'a plus remporté la CAN depuis l’Égypte au Caire en 2006. C'était devant la Côte d'Ivoire de Didier Drogba en finale (0-0, 4 t.a.b. à 2).
Les modestes "Djurtus" (les Lycaons) de Guinée-Bissau ne semblent pas de taille à gâcher la fête, mais les Éléphants doivent supporter la pression.
En 1984, la seule autre fois où la Côte d'Ivoire a organisé la CAN, le tournoi avait viré au fiasco avec une élimination au premier tour.
"Une CAN à domicile cela représente beaucoup, on est tous conscient de ce qui nous attend, on a bien bossé", promet une des stars de l'équipe, le milieu Franck Kessié.
"J'aimerais dire aux supporters ivoiriens qu'on lutte tous pour le même drapeau, on doit être unis. Qu'ils fassent de leur mieux pour nous soutenir, nous de notre coté on va puiser dans nos dernières ressources pour donner le meilleur et leur faire plaisir", a-t-il ajouté en conférence de presse.
"Il va falloir qu'on vive l'évènement", ajoute le sélectionneur Jean-Louis Gasset, qui découvre la CAN à 70 ans. "Mon travail est de transformer cette pression en du positif, que ça donne force et confiance à mes joueurs. Il ne faut pas que ça nous inhibe".
Place à la fête
Côté organisation, tout se met en place. La première conférence de presse de Jean-Louis Gasset a commencé avec une bonne demi-heure de retard à cause de problèmes techniques dans l'amphithéâtre du Palais de la culture d'Abidjan, paré de sièges verts, blancs et oranges, aux couleurs du drapeau national, sis au bord de la lagune Ebrié.
Mais le gouvernement a mis les moyens pour s'assurer du succès du tournoi, investissant 1,5 milliard de dollars dans la compétition.
Outre les six stades construits ou rénovés, des ponts, des routes, des hôtels, des cités CAN pour loger les équipes sont sortis de terre ces dernières années. Avec un net coup d'accélérateur fin 2023.
Robert Beugré Mambé, le nouveau chef du gouvernement nommé en octobre --qui a aussi hérité du portefeuille des Sports--, a assuré que la Côte d'Ivoire était prête à tous les niveaux: "Infrastructures sportives, dispositif pour l'accueil, transport et mobilité".
Les autorités veulent définitivement tourner la page du fiasco du 12 septembre lorsque le match amical Côte d'Ivoire-Mali avait été interrompu en raison de la pelouse détrempée par un orage, au stade d'Ebimpé en banlieue d'Abidjan.
Quelque 20.000 jeunes bénévoles, 17.000 membres des forces de l'ordre et 2.500 stadiers seront mobilisés pour ce mois de compétition, durant lequel les organisateurs attendent jusqu'à 1,5 million de visiteurs, notamment des pays voisins qualifiés comme le Mali, le Burkina, la Guinée et le Ghana.
Tout est en place pour la fête du football africain.