Hamdallah, quel gâchis!

Abderrazak Hamdallah

Abderrazak Hamdallah. AFP

Le meilleur buteur de l’histoire du foot marocain n’est pas retenu pour la CAN. Et le pire, c’est que c’est logique.

Le 01/01/2024 à 09h48

Eh non, il n’ira pas à la CAN! Retenu dans la liste élargie, mais pas dans celle des 27, Abderrazak Hamdallah suivra le tournoi africain depuis son canapé. Une fois de plus. Walid Regragui lui a préféré Ayoub El Kaâbi, lui aussi joueur de surface et buteur «fou», c’est-à-dire quelqu’un qui ne joue que pour marquer, rien d’autre.

Le garçon, qui vient de fêter ses 33 ans, n’aura donc disputé que deux grands tournois en sélection: la CAN 2013 en Afrique du Sud et le Mondial du Qatar, deux rendez-vous en dix ans, qu’il a traversé en fantôme, en étant totalement transparent. Vous parlez d’un gâchis.

Quand on consulte ses stat’, on se rend compte que Hamdallah est sans doute le plus grand buteur de l’histoire du foot marocain: il a marqué plus de 300 buts en matchs officiels. Vous vous rendez compte? Cela fait de lui l’un des plus grands buteurs du monde en activité. Carrément. Sur le papier, et sur le terrain, nous parlons d’un buteur de stature et de carrure mondiale.

Et s’il avait choisi de rester un peu plus à Safi, en début de carrière, il aurait pu battre le record de buts inscrits sur une saison (Boussati, 25 buts). Mais il a choisi un autre chemin.

Maintenant, à Al-Ittihad (Arabie saoudite), Hamdallah est le buteur et la star de l’équipe. Nous parlons pourtant d’un club qui a accueilli, l’été dernier, une star internationale qui s’appelle Karim Benzema, pour marquer et briller. Mais c’est notre Abderrazak national qui marque et qui brille, au point de reléguer le grand Karim sur le banc. Aux dernières nouvelles, Benzema est d’ailleurs sur le point de quitter Al-Ittihad.

Tout cela parait incroyable pour un garçon qui n’a jamais prouvé grand-chose en sélection: 24 petits matchs à peine pour 6 buts, tous marqués dans des matchs sans enjeu. Aucun match référence avec les Lions de l’Atlas en dix ans et des poussières.

C’est quoi le problème, alors? Certains ont pointé sa «mentalité», mais nous parlons ici d’un garçon sérieux et discipliné. Pour durer dans le haut niveau, et pour marquer partout où il passe, notre Hamdallah doit avoir une mentalité et une discipline irréprochables. Autant chercher autre chose…

Certains, comme Baddou Zaki, ancien sélectionneur national, lui reprochaient son manque d’implication défensive. En plus clair: Hamdallah ne défend pas parce qu’il ne pense qu’à planter son but. Recevable. Cela veut dire qu’il a besoin d’une équipe qui travaille pour lui, un peu comme Cristiano Ronaldo. Pourquoi pas?

Certains encore vont dire que le garçon a eu des frictions avec certains de ses coéquipiers. Mais l’argument ne tient pas, Hamdallah a connu tellement de clubs, de pays et de championnats où il s’est toujours imposé… Donc non, cela ne tient pas la route. Cherchons autre chose.

Il reste donc ce dernier argument, certainement le plus recevable: Abderrazak Hamdallah ne connait pas l’Afrique. Tout le problème est là. Rappelons-nous: quand il a quitté l’OCS, qui ne jouait pas l’Afrique, il aurait pu transiter par le Wydad, le Raja ou Berkane, qui disputaient la C1 et la C3. Mais Hamdallah est parti directement en Norvège, avant de transiter par la Chine et de finir dans le Golfe (Qatar, puis Arabie saoudite).

En gros, il n’a jamais vraiment connu l’Afrique. Ou alors à peine. Et c’est peut-être pour cela que Regragui a choisi de ne pas l’emmener en Côte d’Ivoire.

Par Footix marocain
Le 01/01/2024 à 09h48