Le fairplay, c’est d'accepter la défaite, le reste relève du délire structuré

Après l’élimination de l’Algérie à domicile face au Cameroun dans le match qualificatif à la Coupe du Monde 2022 au Qatar, un journaliste algérien, célèbre pour ses démonstrations loufoques et sa fidélité suspecte à un régime illégitime, avait déclaré sans se soucier du ridicule de ses propos «une Coupe du Monde sans l’Algérie est une compétition dévaluée».

Il avait rajouté après l’éclatant parcours des Lions, demi-finaliste du tournoi, du jamais vu : « l’Algérie aurait fait mieux». Le ridicule ne tue pas. Ses déclarations reflètent malheureusement une opinion largement répandue sur les plateaux de télévisions du pays. 

Comment s’étonner alors de l’attitude des médias et des autorités algériennes suite à la désignation du Maroc comme pays organisateur de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 par la CAF?

C’est un révélateur puissant du désarroi du régime actuel. Cette attitude a choqué les membres du comité exécutif de la Confédération africaine qui avaient pourtant pris toutes les précautions pour éviter un tel délire.

La désignation du pays organisateur a été repoussée plusieurs fois et un bureau d’étude allemand (c’est dire le niveau d’exigence) a été mandaté pour les évaluations techniques. Des visites ont été organisées dans chacun des pays candidats pour s’enquérir de l’état des stades, de la qualité de l’hébergement des sportifs et des supporters, de l’organisation globale des compétitions, des transports, des facilités et commodités, etc.

Les conclusions du bureau d’étude n’ont pas été rendues publiques, pas question de froisser les perdants, c’est aussi ça le fairplay, mais elles sont bien entendues classées sous scellé pour un éventuel audit. On peut toutefois, sans risque de se tromper, procéder à l’analyse de ces critères avec un maximum d’objectivité.

Les stades marocains sont tous homologués et utilisés par un grand nombre de fédérations amies pour leurs matchs officiels. Ce n’est pas le cas du pays voisin, le seul à contester la victoire logique du Maroc dans cette course à l’organisation.

L’hébergement, le Maroc fait partie des puissances africaines du tourisme, l’Algérie a un retard de 60 ans sur ce registre, inutile de développer plus. Il convient de préciser toutefois que cela ne remet pas en cause l’hospitalité du peuple algérien qui a toujours très correctement reçu les équipes marocaines de sport. Les voyous instrumentalisés des derniers matchs ne le représentent pas.

En ce qui concerne l’organisation, il n’y a pas photo. Lorsque le FMI et la Banque Mondiale maintiennent leurs assemblées générales, qui regroupent 14.000 des plus grands décideurs économiques du monde dans une ville qui vient de subir le pire tremblement de terre de son histoire, les arguments deviennent inutiles et relèvent de la perte de temps. On va tout de même en donner deux: la Coupe du Monde des Clubs confiée au Maroc dans l’urgence, autre signe de confiance sportif celui là et la candidature à l’organisation de la Coupe du Monde 2030 avec l’Espagne et le Portugal.

Les transports, le Maroc est le seul pays africain à posséder un Train à Grande Vitesse, son réseau autoroutier relie l’ensemble des grandes villes du pays et surtout est équipé aux normes internationales avec des aires de repos où sont installées les plus grandes marques de restaurations mondiales. Rien à voir avec le réseau autoroutier algérien qui ne dispose d’aucune aire de repos. Inutile de rappeler le scandale de l’utilisation frauduleuse d’une marque internationale à Oran.

En ce qui concerne les commodités, l’Algérie va lancer prochainement le paiement électronique, c’est annoncé sur les premières pages des journaux algériens, au Maroc ce mode de paiement existe depuis 30 ans.

D’autres causes peuvent expliquer la cuisante défaite algérienne, le refus d’autoriser l’équipe nationale marocaine de venir à la CHAN avec un avion de la RAM, le Maroc était double tenant du titre. La tribune accordée au petit fils de Nelson Mandela, renié par sa propre famille pour des histoires de gros sous, qui s’est attaqué violemment au Maroc et à son intégrité territoriale. Les dirigeants de la CAF, surveillés étroitement par la FIFA et les sponsors, ont très mal vécu cet épisode. Pourtant, ils sont issus de pays pas forcément ami politiquement du Maroc. Motsepe est le beau-frère du président d’Afrique du Sud. Il a dû subir une pression énorme pour retarder d’autant la date d’attribution.

D’ailleurs, une question. Si l’Algérie est convaincue de cette histoire de lobbying et de coulisses pourquoi avoir hésité si longtemps avant de retirer sa candidature? Un espoir d’influer sur le résultat peut-être? C’est peut-être cette frustration de ne plus pouvoir tout acheter qui explique tous les délires, des délires bien structurés.