Le régime algérien, aux abois, cherche à politiser même la CAN

Rien de plus naturel que de chambrer les supporters d’un pays adverse à la veille d’une compétition sportive. La CAN 2023, organisée brillement d’ailleurs par la Côte d’Ivoire, n’échappe pas à la règle. Chaque supporter des pays participants nargue, dans une ambiance bon enfant, le supporter de l’équipe nationale adverse. C’est de bonne guerre et ça contribue à la réussite de l’événement.

Le pays organisateur a mis les petits plats dans les grands et comme c’est parti, on peut s’attendre à une édition de la Coupe d’Afrique festive et joyeuse. La plupart des mastodontes du football africain sont présents, seuls sont absents parmi les anciens vainqueurs: le Congo Brazzaville, l’Ethiopie et le Soudan qui ont quitté depuis longtemps les premières loges du ballon rond en Afrique. Ces pays ont été très bien remplacés par les nouveaux venus que sont la Guinée Equatoriale, qui a tenu en échec le Nigéria, le Mozambique qui a fait souffrir l’Egypte, auteur d’un nul miraculeux sur pénalty à la dernière minute d’un temps additionnel bien généreux, le Cap Vert qui a battu le grand Ghana, la Guinée, ancien grand nom d’Afrique, et qui semble renaître de ses cendres. Son nul face au Cameroun est prometteur. L’Angola, auteur d’un nul face à l’Algérie, et la Namibie, qui a battu la Tunisie, ferment la marche des surprises de la première journée du tournoi. Autant de résultats inattendus et intéressants qui prouvent que la tectonique du football africain est active.

L’Algérie, qui n’a toujours pas renoncé à faire de l’équipe nationale le symbole de la grandeur supposée de ses dirigeants, accumule les échecs. L’équipe nationale algérienne est loin d’être mauvaise, bien au contraire, elle dispose d’un vivier de talents et d’un entraineur expérimenté. Pourtant, les résultats ne sont pas au rendez-vous. Déjà, lors de la précédente Coupe d’Afrique au Cameroun en 2022, les Fennecs avaient terminé derniers de leur groupe avec un seul malheureux point. La pression énorme des dirigeants algériens, qui se disputent le privilège de porter un jour une Coupe face caméra, a fait ses effets.

Rien n’est mis en place pour instaurer la sérénité dans le groupe des Fennecs. Cette fois, en plus des médias qui passent leur temps et leurs émissions à dénigrer le travail considérable fourni par la Fédération royale marocaine de football, des youtubeurs se sont crus investis d’une mission de propagande au profit des dirigeants du régime algérien avec comme corollaire, cette fois, le dénigrement du pays hôte, la Côte d’Ivoire.

Il est possible qu’ils soient officiellement mandatés pour cette triste besogne, ce serait très grave et si c’était le cas des têtes devraient tomber au ministère de la Communication du pays voisin. Parce que les conséquences de ces sorties sont très graves pour l’image de leur pays.

La plus emblématique des activistes reste la dénommée Sofia Benlemmane. Une voix forte qui parle beaucoup et souvent, pour au final ne rien dire. Parmi ses défauts nombreux, il y en a un flagrant: elle est dénuée de cervelle. Elle a dénigré et médit sur tout ce qui est ivoirien, nourriture, infrastructures, conditions de vie en mettant en valeur un soi-disant paradis algérien. Elle n’était malheureusement pas seule dans cette rhétorique. D’autres de ses compatriotes lui ont emboîté le pas et se sont distingués par leurs plaisanteries de mauvais goût.

Le sentiment de supériorité qu’elle a affiché dans les quelques vidéos qu’elle a mises en ligne est factice. L’Algérie sans gaz, ni pétrole serait l’un des pays les plus pauvres de la planète. Ses ressources en hydrocarbures ont tué dans l’œuf toutes les autres ressources du pays notamment les ressources humaines. L’Algérien, éduqué à la suffisance, a développé un comportement très bourgeois avec le travail. Il n’accepte pas les tâches qu’il considère subalternes même si ses compétences ne justifient en rien cette arrogance. 

Madame Sofia Benlemmane a fini par être dénoncée, arrêtée par les autorités ivoiriennes avant d’être expulsée et interdite à vie d’accès en Côte d’Ivoire.

Depuis, les comptes de la plateforme X (ex Twitter) connus pour véhiculer les messages officiels du régime algérien, se relayent pour condamner leur compatriote, dont ils likaient la veille toutes les publications. Un responsable Communication a probablement distribué en urgence de nouveaux éléments de langage pour mettre fin à cette polémique. Mais le mal est fait.

Après cet épisode, le peuple algérien espère que son équipe retrouve un peu de sa sérénité. Pas sûr, les plateaux algériens ont pris le relais. Cette fois pour s’attaquer au Maroc et à son équipe nationale. Tous les journalistes, à une exception près, ont souhaité, et même prédit la défaite du Maroc face à la Tanzanie. Cette équipe est dirigée par un entraineur algérien. Ils ont réussi à le déstabiliser et à lui faire dire tout et son contraire. Obligé d’attaquer le Maroc sur instruction de ses compatriotes, il a été obligé de rétropédaler devant la fermeté de son employeur, le président de la Fédération tanzanienne.

Au Maroc, Walid Regragui a préféré protéger ses joueurs. Interrogé en conférence de presse sur les déclarations de son confrère, il a répondu: «Je ne suis pas concerné, c’est une affaire qui relève de la FRMF, moi je suis responsable du jeu et des performances des Lions de l’Atlas». Il a mille fois raison.