Les deux derniers matchs des Lionceaux, les plus importants de la compétition, auront été les moins bons. L’explication n’est pas mentale, mais mentale et physique.
En demi-finale déjà, face au Mali, la team conduite par Issam Charaï a eu un sérieux coup de pompe. Grosse fatigue. Une première dynamique, ponctuée par un but superbe, et une deuxième mi-temps fantôme que les Maliens auraient pu plier à leur avantage. L’affaire a été réglée aux tirs au but, avec beaucoup de réussite.
Que dire de la finale? Le Maroc avait plusieurs heures de récupération en moins, et cela s’est tout de suite vu. Physiquement, mais aussi tactiquement, les Egyptiens étaient bien au-dessus.
Heureusement, le buteur égyptien a eu la «bonne idée» de prendre un rouge (ultra mérité, au passage), mais l’infériorité numérique des Pharaons ne s’est presque pas vue. Essorés, tétanisés par l’enjeu, les Marocains ont joué par à-coups, sans plus. Ils n’avaient pas trop de solutions, en dehors des coups de boutoir d’Ezzalzouli et des rares inspirations du tandem Saibary–El Khannous.
Il faut dire que le coaching frileux et sans inspiration d’Issam Charaï, n’a pas beaucoup aidé. Il a fait du poste pour poste et donnait l’impression, debout près de son banc, d’être aussi essoufflé que ses joueurs.
En termes de points, les Egyptiens étaient meilleurs. Mais ils avaient moins de pression et jouaient à attendre, ce qui est toujours avantageux.
Que se serait-il passé si les deux sélections étaient à onze? On ne le saura jamais. Ce qui est sûr, c’est que les dieux du foot étaient Marocains. Cela n’arrive pas tous les jours. Ce samedi, le Maroc avait besoin de ce petit coup de pouce du destin. Ce petit truc irrationnel, ce coup de folie.
Cette baraka, c’est le petit Targhaline qui l’a amenée. Il faudra d’ailleurs suivre ce garçon, que l’on a connu à l’OM où il a fait quelques matchs avec l’équipe A, et qui est un produit de l’académie Mohammed VI, que l’on ne présente plus. Targhaline n’a pas eu beaucoup de minutes dans ce tournoi, mais ses rentrées ont été à chaque fois tranchantes.
Bien sûr, certains rageux, surtout dans les pays voisins et «amis», vont encore crier au scandale et avoir des insomnies. C’est leur problème. Le plus important, c’est que le foot marocain vient de rajouter une ligne à son palmarès. Une sacrée ligne.
Parce qu’on ne gagne jamais par hasard. Bravo à ceux qui ont rendu cette belle victoire possible. En espérant retrouver quelques uns de ces garçons à la CAN de Côte d’Ivoire.
Il faudra aussi envoyer un message aux clubs de Botola: mais qu’attendez-vous pour faire confiance à vos U23? Regardez le derby d’hier, Wydad–Raja (0-1), comptant pour les demi-finales de la Coupe du trône. Au coup d’envoi, les Rouges n’ont aligné aucun U23 (Haïmoud fera une apparition en fin de match), alors que plusieurs titulaires habituels manquaient à l’appel. Ils sont où les U23 du club le plus titré du royaume?