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Hors jeu. Rabii, le Mohamed Ali marocain

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Quatrième combat professionnel, quatrième victoire. Le boxeur marocain, Mohamed Rabii porte un gant de fer qui lui a permis de gagner par KO à trois reprises. Un petit phénomène est en train de naître: ressemblance frappante avec Mohamed Ali et un jeu de jambes digne des grands pugilistes.
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On l'oublie souvent,  la boxe est la deuxième discipline après l’athlétisme qui rapporte des médailles aux Jeux olympiques, voire en championnat du monde. Bien plus, aux derniers JO de Rio, l’athlétisme est revenu bredouille et c’est un boxeur, en l’occurrence Mohamed Rabii, qui a sauvé la face du Maroc (médaille de bronze).

Le natif du quartier Bernoussi a tellement séduit par son talent et son jeu de jambes, qu’il a défoncé la porte du professionnalisme quelques semaines seulement après son retour de Rio.  Et cerise sur le gâteau, Rabii s’est vite adapté à ce nouveau milieu en remportant quatre victoires consécutives. Son coup droit destructeur fait même des ravages puisqu’il a mis KO trois de ses adversaires dès le premier round. Il a mis sur le tapis le Hongrois Laszlo Kovacs, le Géorgien Temur Abuladz  et le Bulgare Lazlo Zilfay. Le champion du monde de la catégorie welter, est tellement expéditif qu’il a bluffé les commentateurs de Canal plus: "On n'a pas vu grand-chose, mais le peu qu'on a vu, c'était posé, bien fait. Il n'y a rien à dire"

Une étoile est née. Malgré le peu de moyens qu’on octroie à la boxe, cette discipline a toujours donné des champions et demeure une véritable pépinière de boxeurs potentiels. Parole de l’ex champion du monde WBA, Khalid Rahilou, dans notre émission «Ness-Ness».

A preuve, avant Rabii, les frères Achik, Mohamed et Abdelhak, ont été médaillés (bronze) respectivement aux Jeux olympiques de Séoul (1988) et Barcelone (1992), suivis  par Tahar Temsamani aux JO de Sidney (2000). Il y avait aussi Ahmed Moussaoui, le champion d’Europe, et ceux qui arrivent: Hassan Saada, Mounir Arjaoui, Achraf Kharroubi, Hamza Barbari et bien d’autres pugilistes de talent.

La plupart sont issus de clubs sans moyens et qui s’entrainent dans des salles vétustes, voire dénuées du minimum de matériel. Autant dire que dans la boxe, il y a des hommes, des entraîneurs et des pugilistes talentueux qui n’ont besoin que d’un peu de moyens pour éclore.

Il est aberrant qu’une discipline qui génère des médaillés aux JO n’ait pas de contrat programme avec l’Etat, comme c’est le cas pour l’athlétisme. La FRMA, a, en effet, bénéficié de 550  millions de DH pour récolter un nombre de médailles infime en dix ans. Merci Ahizoune.

C’est dire que si l’Etat donnait à la fédération de la boxe le dixième de ce qu’a perçu la FRMA, on aurait aujourd’hui des dizaines de Rabii sur les rings internationaux. Antoine de Saint-Exupéry ne disait-il pas : «Un enfant qui ne réalise pas son potentiel, c'est Mozart qu'on assassine…».

Par Hassan Benadad
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