Le judo français aux prises avec des scandales d’agressions sexuelles

Le sport français est une nouvelle fois aux prises avec un scandale lié à des agressions sexuelles. Cette fois-ci, et après la Fédération française des sports de glace, c’est le monde du judo qui est concerné. Le site d’informations de France TV reprend, dans un article publié ce mercredi 4 novembre, les principaux éléments d’une grande enquête menée par Le Parisien et qui dévoile de nombreuses violences physiques et morales, agressions sexuelles et même viols. 

Trois témoignages d’anciennes judokates révèlent de graves violences et humiliations subies par ces sportives. L'une d’entre elles avait 18 ans au moment des faits. Elle raconte qu’un cadre technique était venu se coucher dans son lit, auprès d'elle. Le harcèlement de ce dernier s’est poursuivi comme l’explique le quotidien français. Cécile, de son côté, a connu elle aussi des moments difficiles entre 2001 et 2004. Elle raconte avoir subi les “humiliations physiques et les insultes” de son entraîneur de l'époque.

Une autre jeune femme, aujourd'hui âgée de 23 ans, affirme avoir été violée pendant plusieurs mois, à l'âge de 13 ans, par son professeur de judo. L'auteur de ces agressions a commencé par des SMS avant que ça ne devienne un chantage, des violences physiques lors des entraînements et de la soumission aussi. Elle se souvient de sa "tête collée contre les casiers du vestiaire", de ses "pieds qui ne touchaient plus le sol", de la force de celui qui pesait plus de 100 kg contre elle.

Quand Marie se décide d’en parler à son entraîneur, cela se retourne contre elle. Elle a été suspendue dix jours et finira par être exclue. Quand l’affaire atterrit au tribunal fédéral, parce que l’entraineur de la victime a porté plainte contre l'individu mis en cause, la sentence est scandaleuse. Le tribunal ne "s'émeut" pas de cet agissement, qu'un cadre s'introduise dans le lit de cette jeune judokate, mais seulement qu'il a "manqué de prudence en prenant l'initiative d'organiser le logement d'élèves dans des conditions susceptibles d'être mal interprétées", d'après les propos rapportés dans l'article. Quand 18 ans après la victime contacte la fédération, on lui répond que son affaire ne rentre pas dans ses prérogatives. 

Cécile a essayé elle aussi, mais les réponses sont tout autant décevantes que celles données à Marie. On lui a tout simplement dit qu’elle et ses copines “étaient là pour s’endurcir”. Seule une jeune judokate, qui a déposé plainte contre son ancien entraîneur, a eu plus de réussite. Son coach agresseur a été mis en examen en septembre dernier et placé sous contrôle judiciaire. 
Choquée par ces scandales, la ministre déléguée aux Sports, Roxana Maracineanu, a promis que toutes ces affaires seront étudiées.