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Le football, un autre canal de propagation de la haine

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L’incident de ce weekend révèle la nature du régime algérien. Devant l’adversité, il a fait preuve d’un amateurisme flagrant.
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Le comportement des autorités algériennes envers la délégation de la Renaissance Sportive de Berkane (RSB) dénote d’une volonté de propagation profonde du sentiment de haine envers les Marocains chez les dirigeants du voisin de l’est. Même les plus obscurs fonctionnaires font preuve de zèle lorsqu’il s’agit d’appliquer des instructions venues d’en haut. Le passé commun, les liens familiaux et la solidarité longtemps active des deux côtés de la frontière, lors de la guerre d’Algérie, sont passés aux oubliettes pour laisser place aux vexations et humiliations de tout ce qui est d’origine marocaine. Qui encore aujourd’hui se souvient en Algérie des sacrifices consentis par les familles de Berkane notamment à la fin des années 50 et au début des années 60?

Que le pouvoir soit animé d’un objectif visant à externaliser ses problèmes internes, on peut le comprendre, c’est le propre des régimes en manque de stratégie intelligente, mais on aurait aimé que la sagesse du peuple, qui avait jusque-là toujours prévalue, s’exprime à nouveau en assurant aux joueurs et staffs de l’équipe marocaine un traitement empreint de compassion et d’humanité.

Le maillot de la Renaisse Sportive de Berkane, à l’origine du comportement inhospitalier de la police des frontières et de la Douane, est un maillot officiel validé par les instances de la CAF et de la FIFA. Il comporte la carte complète du pays, comme le font un certain nombre de clubs internationaux. En avance sur les instances politiques, qui s’inscrivent dans des agendas et des logiques de rapports de forces, les groupements sportifs internationaux se basent sur la réalité du terrain et favorisent l’amitié et l’unité des nations. Ainsi la Palestine, dont l’ONU n’a toujours pas reconnu sa dimension d’état, est un membre actif de la FIFA et de la Confédération asiatique. La CAF, pourtant présidée par un Sud-africain, ne reconnait pas l’entité fantoche subventionnée à coût de milliards par l’Algérie. Seuls 54 états sont membres de la Confédération africaine et les stades des provinces du Sud du Maroc sont homologués pour abriter des matchs de football. Berkane est devenu un grand club d’Afrique et un digne représentant du football marocain. Il a obtenu ses galons sur les terrains de jeu aux termes de rencontres épiques, d’un engagement extraordinaire et d’un public dévoué qui sait donner de la voix lorsqu’il s’agit de supporter ses joueurs.

Comme un virus, le sentiment de haine se répand de l’intérieur et peut être retardé par des anticorps. Le conflit artificiel créé par le régime algérien dans les années 70 n’a pas empêché des relations cordiales sur le plan sportif. La rivalité entre les deux pays est même devenue, à une époque, une source d’émulation et de compétition loyale. Ce n’est malheureusement plus le cas depuis la chute de feu Bouteflika et l’arrivée au pouvoir de l’aile la plus marocophobe du régime algérien. On se souvient que la défaite du Maroc face à l‘Algérie en 1979 s’était traduite par une refonte totale de l’organisation du football marocain et l’arrivée d’une nouvelle génération en 1986. Elle va briller en Coupe du Monde au Mexique. L’éclosion de Said Aouita au cours des années 80 a poussé le ministère des sports algérien à investir dans l’athlétisme, Said Aouita sera dépassé par Morcelli avant d’être lui-même renversé par El Guerrouj. Ces rivalités étaient saines et créatrices de valeurs. Ce n’est plus le cas. On ne peut pas rivaliser avec un régime à tendance suicidaire. Prêt à braver la loi, à faire perdre son équipe et à risquer des sanctions internationales pour une carte sur un maillot. Il est vrai que cette carte symbolise l'échec cuisant de 50 ans de manœuvres déloyales et de manipulations grossières.  

Les rivalités d’aujourd’hui sont stériles et ne font que diffuser la haine qui vient d’affecter une tranche importante de la population algérienne. Une animosité incompréhensible pour les Marocains qui se sont sacrifiés pour l’indépendance algérienne et sont nourris à des valeurs ancestrales de générosité, sacrifice et hospitalité.

Ces sacrifices ont concerné le football également. En 1958 le Maroc a participé à un tournoi à Tunis interdit par la FIFA à cause de la présence du FLN, le mouvement de libération algérien. Sa candidature à la FIFA en sera compromise. Ce n’est qu’en 1960, soit 4 ans après son indépendance, que le Maroc a intégré l’instance suprême du football mondial. L’Egypte, soi-disant, soutien de la révolution algérienne avait refusé d’accueillir cette équipe symbole de la révolution sur instruction du Président Nasser. Certaines vérités historiques méritent un rappel de temps en temps.

L’incident de ce weekend révèle la nature du régime algérien. Devant l’adversité, il a fait preuve d’un amateurisme flagrant. Sans aucune vérification, sur la possibilité pour l’équipe de Berkane de porter sa tenue officielle, il s’est permis de la faire confisquer par ses services douaniers. Ne craignant pas le ridicule, il a rétropédalé dans plusieurs sens et plusieurs fois lorsque la fédération algérienne a été rappelée à l’ordre par la CAF. Depuis, la FAF mobilise les présidents de clubs pour qu’ils expriment leur solidarité avec l’USMA, l’adversaire de la Renaissance Sportive de Berkane. Personne ne comprend la raison, ni la cause de cette solidarité, mais la posture de victime fait partie de la panoplie systématiquement utilisée en cas de crise. C’est efficace lorsqu’il s’agit de mettre un voile sur un échec flagrant.

Par Larbi Bargach
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1 commentaires /

  • FOOTOIR
    Le 23 Apr. 2024 à 13h56
    En un mot koffar achouhada depuis le coup d'état ils sont maudits .
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