Affaire Bioui-Naciri: l’ancien président du WAC crie au complot

Saïd Naciri, ancien président du Wydad de Casablanca et Abdenbi Bioui, ancien président du Conseil de la région de l’Oriental.

Said Naciri, ancien président du Conseil préfectoral de Casablanca et du Wydad, a nié les accusations portées contre lui dans l’affaire de «l’Escobar du Sahara». Il affirme être «victime d’un complot, de documents falsifiés et de faits non-véridiques».

Le 18/04/2025 à 16h14

La Chambre criminelle de première instance, chargée des crimes financiers près la Cour d’appel de Casablanca, a tenu, ce vendredi 18 avril, une nouvelle audience dans le procès de Said Naciri, ancien président du Conseil préfectoral de Casablanca et du Wydad de Casablanca et Abdenbi Bioui, ancien président du Conseil régional de l’Oriental, dans le cadre de leurs poursuites dans l’affaire dite de «l’Escobar du Sahara».

Naciri s’est présenté avec une série de documents qu’il a présentés comme «prouvant son innocence». Portant une veste noire en cuir et des chaussures de sport, Naciri a donné plus de détails sur ses rapports avec d’autres accusés dans cette affaire, dont Hadj Ahmed Ben Brahim, alias «l’Escobar du Sahara» ou «le Malien», et ses collègues dans le parti, Abdenbi Bioui et Kacem Belmir.

Interrogé par le tribunal sur ses rapports avec «le Malien», Naciri affirme l’avoir rencontré en novembre 2013 dans un appartement situé au quartier Maârif de Casablanca qui s’avérera plus tard être la propriété de Abdenbi Bioui.

Naciri, qui parlait à un rythme effréné et s’essuyait fréquemment le front avec un mouchoir en papier, a ainsi évoqué les faits: «je me préparais alors à me rendre en voyage à Zagora, ma ville natale, pour les fêtes de l’Aïd Al Adha en 2013 en marge d’un Forum des Oasis organisé dans ladite ville, quand Hadj Le Malien a demandé à m’accompagner, avec l’artiste Latifa Raâfat…j’ai répondu favorablement».

La rencontre entre «Le Malien» et Latifa Raâfat

Contrairement à la version narrée par l’artiste Latifa Raâfat au sujet de sa rencontre avec son ex-mari, Hadj Ahmed Ben Brahim, alias «l’Escobar du Sahara» ou «le Malien», Naciri raconte que: «contrairement à la version qui veut que Latifa ait rencontré Le Malien lors du Forum des Oasis, j’ai des preuves, des déclarations d’un dénommé Oussama B. qui attestent que c’est faux et qu’il lui a demandé de contacter l’agent de l’artiste pour animer une soirée dans un hôtel de Rabat. Cette dernière a refusé de se produire à l’hôtel arguant que c’est une artiste connue. Elle a préféré se produire «à la maison», chez elle. C’est ce qui s’est passé et la fête a duré jusqu’à cinq heures».

«Les déclarations d’Oussama prouvent que je n’étais pas présent lors de la soirée». Il affirme que la chanteuse a ensuite convié «le Malien» à sa fête d’anniversaire.

Naciri s’est ensuite défendu face aux propos tenus à son encontre par Hadj Ahmed Ben Brahim, affirmant être victime d’un «complot», invitant la Cour à ouvrir une enquête pour falsifications de preuves affirmant que son nom a été faussement lié à une villa située dans le quartier Californie. Des factures d’eau et d’électricité auraient, selon ses dires, été falsifiées. Soulignant que certains souhaitent «glisser et inclure» délibérément son nom dans cette affaire.

À rappeler que Saïd Naciri et Abdenbi Bioui sont poursuivis en détention, ainsi que 28 autres accusés, dont deux personnes en liberté provisoire.

De lourdes accusations

Saïd Naciri est poursuivi, entre autres, pour «faux en écriture publique avec usage de faux», «escroquerie», «faux et usage de faux», «recel d’objets obtenus à l’aide de délits», «manipulation et falsification de chèques», «tentative d’exportation et de commercialisation de drogues sans autorisation», «importation de devises étrangères sans autorisation des autorités compétentes», «trafic d’influence», «facilitation de l’usage de drogues», et «participation à une entente en vue de la détention, du transport et de la commercialisation de drogues».

Par Fatima El Karzabi
Le 18/04/2025 à 16h14