La Chambre criminelle de première instance chargée des crimes financiers près la Cour d’appel de Casablanca a tenu, ce vendredi 25 avril, une nouvelle audience dans le procès de Saïd Naciri, ancien président du Conseil préfectoral et du Wydad de Casablanca, ainsi que d’Abdenbi Bioui, ancien président du Conseil régional de l’Oriental, dans le cadre de leurs poursuites dans l’affaire dite de «l’Escobar du Sahara».
Vêtu d’un t-shirt bleu marine, d’un pantalon noir et de chaussures de sport assorties, l’ancien dirigeant s’est exprimé d’un ton élevé et assuré, mais a perdu patience à plusieurs reprises. Il a d’ailleurs été rappelé à l’ordre par le juge à chaque fois.
Saïd Naciri rejette les accusations de Hadj Ahmed Ben Brahim, alias «l’Escobar du Sahara» ou encore « le Malien », qui affirme avoir été escroqué lors de la vente de cinq appartements situés à Saïdia, dans la région de l’Oriental.
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L’ancien président du WAC affirme avoir acquis deux appartements de manière légale, par l’intermédiaire d’un notaire, en échange de sa voiture de luxe de marque allemande.
Il a déclaré à la Cour qu’il acceptait d’être condamné à la peine capitale si « le Malien » présentait des preuves compromettantes à son encontre. Il a également exigé une confrontation directe avec les personnes ayant témoigné contre lui dans cette affaire, affirmant détenir les éléments nécessaires pour les contredire.
Sont concernés Hadj Ahmed Ben Brahim (dit «le Malien), son ex-épouse Latifa R., ainsi qu’Abdelouahed C. et Taoufik Z.
Saïd Naciri soutient que les témoignages à charge sont truffés de contradictions, notamment en ce qui concerne les dates évoquées, qu’il juge incohérentes.
Il rejette enfin les accusations selon lesquelles il aurait transformé une villa située dans le quartier Californie à Casablanca — acquise auprès du Malien — en lieu d’organisation de soirées.
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Ismail El Haddad, ancien joueur du Wydad de Casablanca (juillet 2015 à janvier 2021, puis de janvier à juillet 2024), non impliqué dans l’affaire, a assisté pour la première fois au procès. L’ailier est venu apporter son soutien à son ancien président.
Pour rappel, Saïd Naciri est poursuivi pour une dizaine de chefs d’accusation, parmi lesquelles: «faux en écriture publique avec usage de faux», «escroquerie», «manipulation et falsification de chèques», «tentative d’exportation et de commercialisation de drogues sans autorisation» ou «trafic d’influence».
