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«Basta ya»: l’Espagne hausse le ton face au racisme dans le football

Les autorités espagnoles ont serré la vis mardi, deux jours après de nouvelles insultes proférées contre la star brésilienne Vinicius Junior, à l’origine d’une vague d’indignation internationale. © Copyright : DR
Accusées de laisser-faire face au racisme dans le football, les autorités espagnoles ont serré la vis mardi, deux jours après de nouvelles insultes proférées contre la star brésilienne Vinicius Junior, à l'origine d'une vague d'indignation internationale.
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Saisie d'une enquête pour "délit de haine", catégorie pénale incluant en Espagne les délits racistes, la police espagnole a annoncé avoir interpellé trois jeunes suspectés de "comportements racistes" durant le match de dimanche à Valence, où l'attaquant du Real Madrid a été visé par des injures et cris de singe.

Parallèlement à ces arrestations, la Fédération espagnole de football (RFEF) a indiqué avoir suspendu l'arbitre vidéo de ce match marqué par de multiples incidents, qui sera remplacé dans ses fonctions pour la prochaine journée de championnat.

Nacho Iglesias Villanueva est accusé de n'avoir fourni à l'arbitre principal que les images du geste ayant valu un carton rouge à Vinicius en fin de rencontre, omettant de diffuser celles du joueur de Valence, Hugo Duro, coupable d'un geste ressemblant à un étranglement contre le Brésilien.

Signe supplémentaire de la fermeté des autorités: quatre hommes ont été arrêtés à l'aube dans le cadre de l'enquête sur la pendaison fin janvier d'un mannequin à l'effigie de Vinicius, avant un derby remporté par le Real Madrid contre l'Atlético Madrid.

Ces quatre hommes sont suspectés d’être les "auteurs" de cette mise en scène, a précisé la police espagnole. Trois d'entre eux sont des "membres actifs d'un groupe ultra de supporters d'un club madrilène", a-t-elle ajouté, sans identifier ce club en question.

Le mannequin, portant un maillot de l'attaquant merengue, avait été retrouvé pendu le 26 janvier à un pont de la capitale espagnole sous une bannière portant l'inscription "Madrid déteste le Real". Après cet incident, le Real Madrid avait dénoncé un "acte raciste et xénophobe (...) répugnant" à l'encontre de son jeune joueur de 22 ans.

"Mesures drastiques" 
Cible régulière d'attaques racistes depuis son arrivée au Real Madrid en 2018, l'international brésilien est monté au créneau dimanche soir, après les insultes dont il a été victime à Valence. "Ce n'était pas la première fois, ni la deuxième, ni la troisième. Le racisme est normal en Liga", a-t-il regretté sur Instagram.

L'Espagne est "une belle nation, qui m'a accueilli et que j'aime, mais qui a accepté d'exporter l'image d'un pays raciste dans le monde entier. Je suis désolé pour les Espagnols qui ne sont pas d'accord, mais aujourd'hui, au Brésil, l'Espagne est connue comme un pays de racistes", a-t-il ajouté.

Les insultes envers Vinicius ont suscité de nombreuses condamnations à l'étranger et en Espagne, où la présence du racisme dans les stades et une partie de la société est dénoncée de longue date par les joueurs et les associations antiracistes, qui le jugent insuffisamment pris au sérieux.

Pointée du doigt, La Liga s'est défendue en indiquant qu'elle n'avait pas suffisamment de pouvoir de sanction. Elle a assuré avoir transmis huit plaintes cette saison pour des attaques envers Vinicius qui sont pour la plupart restées sans effet à ce stade.

La plupart des médias espagnols ont également appelé à une action plus ferme. "Il ne suffit pas de ne pas être raciste, il faut être antiraciste", a écrit le journal sportif Marca dans une tribune en Une de son édition de mardi, en lettres blanches sur fond noir.

"Basta ya" (ça suffit), a titré pour sa part El Mundo Deportivo.

"Les autorités n'ont pas vraiment conscience de ce qui se passe", a assuré mardi devant la presse l'entraîneur du Real Madrid Carlo Ancelotti. "Les institutions ont l'occasion, surtout maintenant, de prendre des mesures drastiques", a-t-il insisté.

Dans un communiqué, le gouvernement espagnol a indiqué qu'il proposerait à la Fédération espagnole de football et à la Liga une "campagne" à destination des supporters, avec des "actions ponctuelles" pour lutter contre "le fléau du racisme" et "combattre les discours de haine".

"Il faut dire clairement que nous sommes anti-racistes, l'Espagne combat ces comportements, les condamne et fait tout pour les éradiquer", a assuré à l'issue du conseil des ministres la porte-parole du gouvernement de gauche, Isabel Rodriguez.

Par Le360 (avec AFP)
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