Dès que l’on évoque le FC Barcelone, le nom de son rival le Real Madrid vient à l’esprit. Entre ces deux clubs, la rivalité est globale et repose sur d’autres rivalités régionales, politiques et culturelles. Sur le plan sportif, c’est l’une des plus belles rivalités du monde du football et le Classico constitue un des sommets que seules la finale de la Coupe du Monde et celle de la Ligue des Champions dépassent. Aucun de ces clubs ne laisse indifférent et très rares sont les amoureux du football qui aiment les deux à la fois. On est soit «Barçaoui» soit «Madridista», pas les deux.
Le prochain Classico, prévu le 5 avril, constitue une nouvelle étape de cette rivalité. Le Barça rencontre son rival de toujours en demi-finale retour de la Copa del Rey. Une qualification du Barça lui ouvrira le chemin vers le doublé, la Liga étant acquise, avec 12 points d’avance sur le deuxième du championnat à quelques journées de la fin de la saison. Une qualification du Real sauvera la saison des hommes d’Ancelotti dont les chances en LDC restent faibles.
Cette rivalité se nourrit également de projets. Les deux clubs se retrouvent, par exemple, souvent au mercato pour l’achat de joueurs vedettes. Il y a aussi la politique de formation des jeunes joueurs. L’avance prise par le Barça avec la célèbre Massia, qui a formé Messi, Xavi et Iniesta, est en train de se réduire. En effet, depuis 2014, le Real a entamé une nouvelle politique de formation tous azimuts qui commence à porter ses fruits. Sur les dix dernières années, les joueurs formés au club, à défaut de jouer en équipe A, ont généré plus de 300 millions d’euros de revenus. Seul Benfica fait mieux en Europe.
L’autre rivalité concerne la modernisation des stades. Le Real a, cette fois, pris de l’avance: la rénovation du Bernabeu entame sa dernière étape, tandis que le Barça démarre celle du Camp Nou.
A cet égard, ce vendredi 31 mars, le président du FC Barcelone doit signer un accord de principe pour le financement de «L’Espai Barça», le nouveau «Camp Nou», un stade de football entièrement couvert destiné à redonner au club un nouvel élan économique et sportif. Ce projet, sur lequel l’administration du club travaille depuis quelques années déjà, vise à replacer le club en haut de l’affiche. Cette date butoir est attendue par tous les socios du Barça pour marquer leur vrai retour. Il est vrai que le club est en difficulté sportive et économique depuis 6-7 ans.
Malheureusement, pour les nombreux supporters du club, un événement judiciaire est en train de perturber un léger redressement sportif: l’affaire «Negreira». Il s’agit de mouvements de fonds opérés par le FC Barcelone en faveur d’une société appartenant à M. Negreira, ex-vice-président de la commission d’arbitrage de la fédération espagnole. Ces fonds ont éveillé des soupçons quant à leur destination. Ont-ils servi à «acheter» des arbitres en faveur du Barça, piste privilégiée par certains médias? Ou est-ce une affaire de détournement de fonds qui s’inscrit dans une vaste opération de rétro-commissions destinées à alimenter les comptes personnels de certains dirigeants du Barça? C’est l’enquête qui pourra le déterminer.
Des fuites sont orchestrées et ne respectent pas le secret de l’instruction. Elles accablent le Barça, qui ne réagit pas pour le moment mais envisage de le faire lorsqu’il en aura fini avec une enquête interne. Deux ex-présidents du club sont également mis en examen. Entre-temps, l'UEFA a ouvert une enquête contre le FC Barcelone qui peut aboutir à l’exclusion des Blaugranas des compétitions européennes en cas de culpabilité.
Cette procédure va-t-elle affecter les investisseurs du projet «L’Espai Barça»? L’enjeu, c’est tout de même un prêt de 1.500 millions d'euros sur 26 ans.
C’est la question du jour avec des conséquences énormes pour le Barça bien sûr, mais pour le Real aussi. La Liga, longtemps meilleure ligue du monde, est aujourd’hui dépassée par la Premier League et bientôt par la Série A, dont 3 clubs sont qualifiés en quart de finale de la Ligue des Champions.
La culpabilité du Barça est loin d’être avérée. Par contre, l’incompétence, voire la malhonnêteté, de ses dirigeants (Rossel et Bartomeu) est plus qu’avérée. Ils ont quasi ruiné le club, dont l’endettement est abyssal. C’est difficile à comprendre, d’autant que le Barça vient de sortir de sa plus belle phase historique entre 2008 et 2018. Au cours de cette période, il a remporté d’innombrables titres et engrangé beaucoup de revenus. Cette mauvaise situation économique est incompréhensible pour le commun des mortels. Pourquoi et comment le Barça est-il déficitaire? C’est une vraie question, et elle n’a pas de réponse pour le moment.
