Hakim Ziyech a finalement trouvé chaussure à son pied. Après moult hésitations et quelques contacts en Europe comme dans les pays du Golfe, le troisième meilleur buteur de l’histoire de l’équipe du Maroc a choisi un retour au pays, espérant se ressourcer à Casablanca dans un environnement plus bienveillant qu’à Doha, théâtre de sa dernière mésaventure.
Au contact du public wydadi, qui lui offrira sans doute un précieux soutien moral, un Ziyech à 50% de ses moyens peut aisément devenir le meilleur joueur de la Botola Pro.
La présence à ses côtés du teigneux Noureddine Amrabat pourrait lui apporter la stabilité émotionnelle dont cet artiste souvent incompris a tant besoin. D’ailleurs, Amrabat a joué un grand rôle dans ce choix qui ravit les Wydadis et donne sans doute quelques sueurs froides aux supporters des clubs rivaux. Arrivé à Casablanca peu avant le Mondial des clubs, ce globe-trotter a prouvé qu’il avait encore de beaux restes. Capitaine par la volonté et par le fighting spirit, il fut l’un des rares Wydadis à surnager lors de cette compétition. Sur sa lancée, il a confirmé en Botola: à chaque sortie, il apporte une vraie plus-value et bonifie ses coéquipiers. Son rendement est pour beaucoup dans le bon début de saison du Wydad.
À l’autre bout du pays, à Berkane, Munir Kajoui a également trouvé ses marques et permis à son équipe de franchir un cap. Arrivé la saison dernière après des Jeux olympiques réussis, Munir a résolu le problème de la RSB au poste de gardien. Sobre, calme et stable émotionnellement, le numéro 1 bis des Lions de l’Atlas a grandement contribué aux sacres des Berkanis, notamment en championnat, offrant au club de la cité des clémentines un titre de Botola qui lui échappait jusque-là. Son début de saison 2025/2026 est dans la lignée du précédent, et avec un Munir en pleine forme, la RSB peut légitimement viser une grande campagne africaine, voire un premier sacre en Ligue des Champions.
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C’est également avec des ambitions continentales que l’AS FAR a fait signer le très régulier Yunis Abdelhamid. Modèle de constance à Reims comme à Saint-Étienne, il arrive à Rabat pour stabiliser l’axe défensif, longtemps point faible du club militaire. Combien de buts encaissés ces dernières saisons sur un mauvais alignement ou une mésentente défensive! Le recrutement de Abdelhamid répond à cette logique. Performant lors des premières journées, il a néanmoins perdu sa place au profit du Sénégalais Mendy, jugé plus à l’aise dans la relance. Mais nul doute que le sobre Yunis saura rebondir, ou à tout le moins tenir un rôle de leader et de mentor auprès des jeunes du club.
Enfin, la palme du recrutement le moins utile, du moins en théorie, revient à Khalid Boutaïb au KACM. Arrivé à Marrakech en provenance de Pau (Ligue 2 française), «Zinzin», comme le surnomment affectueusement ses proches, n’a toujours pas foulé les pelouses. Dans un club qui retrouve l’élite, il devait encadrer les jeunes et apporter son expérience à une attaque en manque d’efficacité. Pour l’heure, le bilan est vierge: zéro match, zéro but. Toutefois, s’il retrouve le niveau qui fut le sien à Pau ces deux dernières saisons (19 buts en 63 matchs), il pourrait jouer un rôle clé dans l’opération maintien du club marrakchi.
Ces retours aux sources seront scrutés avec beaucoup d’intérêt. En cas de réussite, les présidents de clubs pourront bomber le torse et seront encensés. Dans le cas contraire, l’expérience aura au moins apporté un supplément de visibilité à un championnat qui en manque. L’opération marketing de Ziyech reste, quoi qu’il en soit, un coup de maître: jamais on n’a autant parlé de la Botola dans la presse européenne. Reste à espérer que cette exposition accrue serve de tremplin à la promotion du «produit Made in Morocco» sur les réseaux sociaux, et pourquoi pas, à terme, à la libéralisation des droits TV du championnat. En attendant, la présence de Ziyech, Amrabat, Munir & Co (et peut-être bientôt d’autres figures comme Taarabt ou Fajr) apporte un souffle nouveau, un zeste de glamour et une touche de nostalgie à une Botola en quête de héros, même vintage.







