Le samedi 2 août 2025, le Raja de Casablanca a officialisé un partenariat inédit avec Marsa Maroc, scellant ainsi sa transformation en société anonyme sous le nom de Raja Club Athletic S.A. Si cette signature représente une avancée sur le plan structurel, elle s’accompagne également d’une opération financière décisive dans l’immédiat: le recours à un crédit spot.
Selon nos informations, le Raja a contracté un crédit spot, un prêt bancaire accordé en urgence pour couvrir un besoin de trésorerie immédiat. Il s’agit d’un mécanisme de financement à très court terme, remboursable en une seule fois, souvent dans un délai de quelques semaines. Dans le cas du club casablancais, ce crédit spot s’élève à 40 millions de dirhams, destinés à solder des dossiers prioritaires et à poser les premières pierres de la réorganisation financière de l’entité.
Cette avance bancaire a été rendue possible grâce à la convention signée avec Marsa Maroc, qui prévoit le versement de 80 millions de dirhams dès la première saison. Une manne qui constitue une garantie solide pour l’établissement prêteur, rassuré par la solidité du partenaire économique. D’ici quelques semaines, ce crédit devrait être intégralement remboursé, une fois les premiers versements de Marsa Maroc effectivement reçus.
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Mais au-delà de cette opération de financement conjoncturelle, c’est une mutation de fond qui est en marche. Pour la première fois dans l’histoire du football marocain, un club professionnel passe sous la gouvernance d’une société anonyme. Ports4Impact, le bras sociétal de Marsa Maroc, devient actionnaire majoritaire de la nouvelle structure, détenant 60% du capital, contre 40% pour l’Association Raja.

L’investissement global annoncé s’élève à 150 millions de dirhams, injectés de manière progressive sur trois saisons. En contrepartie, l’Association apporte des actifs immatériels essentiels: la marque Raja, les contrats des joueurs, ainsi que les outils de gestion opérationnels, évalués à 100 millions de dirhams.
Un laboratoire à ciel ouvert
Driss Agoujjim, directeur financier de Marsa Maroc, prend donc les rênes de la société en tant que président. L’Association, quant à elle, conserve un rôle central sur le plan sportif, en gardant la main sur la direction technique, la formation et les orientations stratégiques liées au terrain. Une séparation des pouvoirs pensée pour conjuguer efficacité managériale et respect de l’identité du Raja.
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Avec une valorisation estimée à 510 millions de dirhams, dont 380 millions de valeur nette après déduction du passif, le Raja s’impose désormais comme la première structure sportive marocaine par sa valeur économique. L’académie du club, bien qu’exclue de l’apport à la SA, fera l’objet d’une convention d’usage, garantissant sa continuité et son autonomie.

Les regards sont désormais tournés vers les premiers résultats de cette mue, tant sur le terrain que dans les bureaux. Car si ce modèle fonctionne, il pourrait bien devenir une référence nationale.
جواد زيات وإدريس أكوجيم وفوزي لقجع





