Trois ans après une finale perdue à domicile face à l’Afrique du Sud (2-1), le Maroc retrouve la dernière marche de la CAN Féminine. Cette fois, c’est le Nigeria, neuf fois sacré, qui se dresse sur la route des joueuses de Jorge Vilda.
Une rencontre à enjeu fort, vécue avec une intensité particulière par Lamia Boumehdi, première technicienne marocaine sacrée en Ligue des Champions avec le TP Mazembe et ancienne sélectionneuse des U20.
«En tant qu’ancienne coach du programme sport-études et des équipes nationales de jeunes, c’est une immense fierté de voir des joueuses que j’ai accompagnées à 14 ou 15 ans jouer une finale de CAN», confie-t-elle à Confédération Africaine de Football (CAF).
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Certaines d’entre elles, comme Mssoudy, Tagnaout, Zineb Redouani ou Nahila Benzina, ont été repérées et formées par ses soins. D’autres, comme Khadija Er-Rmichi, Aziza Rabbah, Ghizlane Chebbak ou Najat Badri, sont d’anciennes coéquipières.
«Voir cette génération briller à ce niveau, c’est la preuve que le travail de fond, l’investissement dans la jeunesse, finissent toujours par payer».
Face à la référence continentale, Lamia Boumehdi ne nie pas le poids de l’adversaire: «Le Nigeria est une puissance incontestée du football africain féminin. Son palmarès parle pour lui». Un palmarès impressionnant, fort de neuf titres de championnes d’Afrique, qui place les Nigérianes tout en haut de la hiérarchie continentale.
Mais selon elle, le Maroc a changé de dimension: «C’est la deuxième finale consécutive pour le Maroc, qui a aussi participé à la Coupe du monde 2023 avec un parcours plus qu’honorable. Cette équipe a gagné en maturité, en expérience, et en confiance. Aujourd’hui, elle n’a plus rien à envier aux grandes nations. Elle est devenue, à son tour, une force qui compte».
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Dans une finale, tout peut basculer sur un détail. Et Boumehdi en est consciente: «Ce n’est pas qu’un match. C’est une opportunité historique. Contre une équipe comme le Nigeria, il faut être concentrée à chaque instant, garder la maîtrise de ses émotions, et ne jamais renoncer».
Son message aux joueuses est clair: «Croyez en vous. Vous avez montré que vous pouvez rivaliser avec les meilleures. Maintenant, jouez avec le cœur, avec rigueur et ambition. Vous portez les espoirs d’un peuple, mais vous écrivez surtout votre propre histoire».
«Le Maroc a un atout majeur : le soutien inconditionnel de ses supporters. »
— Lamia Boumehdi
À guichets fermés, le stade de Rabat promet une ambiance incandescente. Un facteur que Boumehdi juge déterminant: «Chaque équipe a ses points forts et ses failles. Ce sera à celle qui saura les exploiter au bon moment. L’équipe qui gérera le mieux ses temps faibles, qui saura rester lucide jusqu’au bout, l’emportera».
Et de conclure sur ce supplément d’âme propre aux grandes histoires: «Le Maroc a un atout majeur: le soutien inconditionnel de ses supporters. Dans les grands rendez-vous, cette ferveur peut faire basculer un match. Elle galvanise, elle transcende».
Ce soir, les Lionnes de l’Atlas n’auront pas seulement une finale à jouer. Elles auront une page à écrire.
