Il ne fait plus aucun doute: la Coupe de la Confédération africaine de football a un nouveau maître. Et il s’agit du club qui a marqué l’histoire récente de la compétition et donné au Maroc trois nouveaux titres: la Renaissance Sportive de Berkane.
Sacré championne du Maroc en mars, la RSB a poursuivi sa récolte de titres et vise un nouveau sacre en Coupe du Trône. Et même s’il n’y arrive pas, le club de l’Oriental a bien marqué en lettres d’or, son nom dans les livres d’histoire du football marocain.
Gestion réfléchie
Depuis son accession à l’élite en 2012, la RSB a toujours été un modèle de gestion pour un club de cette taille. Les Berkanis ont pris soin de leur stade municipal, en le rendant un véritable fort imprenable. Le club est aussi le miroir de sa région: pas de bling-bling; pas de pétition pour la construction d’un grand stade; pas de coups d’éclat hormis sur la pelouse. Même le passage de témoin entre Fouzi Lekjaâ et Hakim Benabdellah s’est fait dans une totale quiétude. Le président de la FRMF, démissionnaire en 2017, a pourtant laissé sur place un business modèle, considéré comme un plan de route pour le développement du club.
Stabilité technique
Hormis quelques exceptions, la RSB permet aux entraineurs de mener à bout leur projet. Que ce soit Mounir Jaâouani, Tarik Sektioui, Florent Ibengé ou Mouine Chaabani, le coach est maintenu à son poste, à moins d’une erreur flagrante ou d’un parcours qui n’arrive à convaincre personne. Autre particularité, la RSB emploie des techniciens nationaux relativement jeunes, proches des joueurs, sans pour autant avoir un CV en or. Lorsqu’il s’agit d’un étranger, le parcours continental du coach doit répondre aux exigences. Chaabani est double-champion d’Afrique avec l’ES Tunis, Ibengé était le sélectionneur emblématique de la RD Congo et coach de l’AS Vita Club, finaliste de la Ligue des champions en 2014.
Recrutements mesurés
Comme mentionné, la RSB a horreur du bling-bling. Et cela se reflète dans son mercato. Alors que les recrues ailleurs sont présentées comme des «faiseurs de destins», à la RSB, les nouveaux joueurs viennent s’incorporer à un groupe bien établi. L’exemple le plus récent est celui de Munir, le gardien international marocain, pièce-maitresse du puzzle victorieux de Berkane.
Ambition pragmatique
La Renaissance ne s’est jamais autoproclamée «locomotive» du football marocain et ses dirigeants n’ont presque jamais affiché des ambitions au-delà des moyens du bord. En adoptant cette stratégie pragmatique, la RSB s’est d’abord établie en tant que valeur sûre de la Botola et de la Coupe de la Confédération. La qualification en Ligue des champions ne devrait pas trop faire changer de cap aux Orientaux, qui préconisent la pérennisation, avant de se porter candidats au sacre.
Vision à long terme
Avec une moyenne d’âge de 27,5 ans, la RSB est un savant mélange d’expérience et de jeunesse. Comparé à l’effectif présent lors de la première conquête africaine du club (2020), la moyenne d’âge a baissé de plus d’un an. Autre élément de différence, en 2020, la RSB comptait 11 trentenaires au sein de son équipe première. Ce chiffre est aujourd’hui ramené à 7. Ceci implique que les Orientaux adoptent une politique de rajeunissement des troupes, qui n’a pas eu d’impact sur le parcours du club. Avec le développement des académies locale et régionale, Berkane peut même se projeter vers le moyen et le long terme et faire d’une équipe habituée aux podiums, une place forte du Continent-Mère.
Une chose est sûre: Berkane est entrée aujourd’hui dans une nouvelle dimension. En maintenant le cap, avec les mêmes ambitions, les Orientaux peuvent rêver plus grand.
