Lors du dernier Mondial de futsal, organisé en Ouzbékistan du 14 septembre au 6 octobre 2024, les Lions de l’Atlas ont atteint les quarts de finale avant d’être éliminés par le Brésil, futur champion du monde, sur le score de 3-1. Un parcours somme tout honorable, salué par tout le monde.
«C’était une participation très positive, car nous sommes restés dans les rangs des grandes nations. Puis, compte tenu des défis et conditions auxquels nous étions confrontés, c’était un bon résultat. De grandes nations ont été éliminées au premier tour et n’ont pas tenu leur rang. Ceci sans parler du tirage qui ne nous a pas épargnés, puisque c’est le futur champion du monde qui nous a éliminés. À mon sens, nous nous approchons de l’objectif de remporter une Coupe du Monde», a d’abord lancé le sélectionneur national, en poste depuis 2010.
Lors du Mondial 2024, le technicien marocain, désigné par ailleurs meilleur coach de l’année par Futsalplanet, regrette les blessures ayant décimé son effectif, mais aussi des carences au niveau local.
«Si nous disposions de notre équipe-type, nous aurions pu espérer remporter la Coupe. Mais nous avons encore des lacunes de gestion, techniques et logistiques sur lesquelles nous devons travailler pour devenir les leaders mondiaux. Nous devons faire évoluer notre championnat, pour faire grandir le joueur marocain. Nous devons travailler sur les joueurs pivots et les gardiens offensifs durant les prochaines années, et nous devons surtout nous doter de salles au niveau de celles de l’Ouzbékistan», explique-t-il.
Binationaux et formation
«Certains binationaux ont choisi des nations européennes très tôt. Abdessamad Mohammed (meilleur buteur de l’histoire de la France, ndlr) était en équipe de France avant ma nomination à la tête des Lions de l’Atlas. Pour ce qui est des joueurs néerlandais, tous ont disputé les éliminatoires et n’avaient donc plus le droit de changer de nationalité. Et pour être honnête, le niveau des joueurs nationaux est un cran au-dessus. Nous disposons de scouts et nous travaillons activement sur le sujet. Nous travaillons d’ailleurs auprès de joueurs âgés entre 18 et 19 ans qui renforcent les rangs de l’équipe nationale plus tard», affirme le coach de 52 ans.
Coach Hicham Dguig n’a pas non plus manqué l’occasion de mettre le doigt sur la formation des jeunes joueurs au sein des clubs nationaux. La mise à niveau des entraîneurs nationaux ainsi que la réforme du championnat national font partie de ses projets.
«Nous sommes en étroite collaboration avec la LNFP pour faire grandir le championnat national. Nous souhaitons introduire des play-offs avec des équipes espagnoles et portugaises pour pouvoir évoluer. Nous travaillons aussi sur les différentes catégories d’âge et nous allons mettre les cadres nationaux à la disposition des clubs pour gagner en expérience. Nous nous focalisons aussi sur l’instruction des coachs nationaux », préconise-t-il.
Faire face aux impondérables
Hicham Dguig revient également sur les blessures à répétition qui ont plombé le parcours des Lions de l’Atlas en Ouzbékistan. Il s’explique: «Les blessures nous ont grandement pénalisés, mais personne ne peut les prévoir. Nous nous sommes bien préparés, en atteste notre parcours malgré les forfaits successifs. Nous devons renforcer notre vivier pour pouvoir remplacer rapidement les joueurs blessés et indisponibles».
«Il n’y a pas de compétition d’envergure au niveau africain. Nous n’avons pas de tournoi regroupant des clubs marocains, égyptiens, sud-africains, etc. Les joueurs internationaux marocains sont plus accoutumés à se confronter à des sélections étrangères», affirme-t-il en évoquant les différences entre le niveau du championnat local et celui de la sélection nationale.
«Abdelkarim Anbia a été sacré meilleur gardien de la compétition. Le souci, c’était qu’il était fatigué. D’où l’importance d’avoir un vivier plus conséquent», ajoute Dguig, qui soutient pleinement ses joueurs.
Le Mondial au Maroc, bienvenu
Enfin, Hicham Dguig évoque la candidature du Maroc pour l’organisation de la Coupe du Monde de futsal 2028, annoncée par Fouzi Lekjaa, président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF). Et il s’en réjouit.
«La candidature marocaine est tout à fait naturelle. Les supporters marocains aiment ce sport et se passionnent pour lui. Heureusement que nous avons un président qui souhaite accueillir une Coupe du Monde de futsal en plus des CANs et Coupes du Monde. Ce sera une renaissance en termes d’organisation et de titre», plaide-t-il.