Exclusif: les confidences d’Ahmed Khatir, capitaine des Lionceaux de l’Atlas U20

Ahmed Khatir, capitaine des Lionceaux de l'Atlas U20.

Le titre au tournoi de l’UNAF U20, la CAN sud-africaine, le Mondial chilien, le sélectionneur national…Ahmed Khatir, capitaine des Lionceaux U20 s’exprime en exclusivité pour Le360.

Le 04/12/2024 à 15h54

Ahmed Khatir, défenseur central et capitaine de la sélection nationale U20, répond aux questions du 360 après le succès fulgurant lors du tournoi de l’UNAF de la catégorie.

Le jeune joueur décrit cette expérience «enrichissante» comme étant «un véritable test». «Ce que je retiens le plus, c’est l’esprit de groupe qui nous anime. Nous avons prouvé que cette génération pouvait rivaliser avec les meilleures équipes du continent», affirme le joueur âgé de 19 ans.

Lors de ce tournoi, organisé en Egypte du 14 au 26 novembre, les Lionceaux ont d’abord battu le pays hôte (2-1), puis la Tunisie (2-1, avec Khatir désigné Homme du match à l’issue de cette rencontre), avant de buter contre l’Algérie (1-1), puis conclure en apothéose face à la Libye (4-0).

Le rôle de capitaine et les enseignements de l’Académie Mohammed VI

Khatir se dit privilégié de mener une telle génération, pétrie de talent: «être capitaine, c’est une grande fierté, mais aussi une responsabilité immense. Mon rôle va au-delà du terrain: il s’agit de fédérer le groupe, de maintenir une bonne communication entre les joueurs et le staff, et de porter haut les valeurs de notre équipe. En tant que capitaine, j’ai l’obligation d’inspirer mes coéquipiers et de maintenir une dynamique positive, surtout dans les moments difficiles. Ce brassard est une reconnaissance, mais aussi un engagement à donner toujours le meilleur de moi-même».

La rigueur d’Ahmed Khatir et son caractère de meneur d’hommes naturel viennent de sa formation: «mes débuts au Wydad de Casablanca ont forgé ma passion pour le football. C’était une école de vie et une première étape essentielle dans ma carrière. Par la suite, intégrer l’Académie Mohammed VI a été une opportunité incroyable. Pendant sept ans, j’y ai appris les exigences du haut niveau dans un cadre structuré et inspirant. Cette formation m’a permis de franchir un palier et de développer une vision plus globale du jeu. Beaucoup de clubs européens suivent de près les joueurs issus de cette Académie, et c’est ainsi que j’ai été repéré et que j’ai pu rejoindre le SK Beveren en Belgique. Être dans ce club est une étape clé pour moi, et je m’y sens bien pour continuer ma progression».

Sur les pas des épopées de 1997 et 2005

Les Lionceaux ont, pour rappel, fini en tête du Tournoi de l’UNAF avec 10 points, suivis des hôtes (7 points), arrachant une 12e apparition en Coupe d’Afrique. Khatir évoque d’ailleurs cette compétition que l’Afrique du Sud accueille entre le 19 février et le 11 mars.

«C’est une compétition de très haut niveau, et nous nous attendons à des matchs intenses face aux meilleures équipes du continent. Notre objectif est clair: représenter le Maroc avec honneur et viser les sommets. Nous savons que chaque rencontre sera un défi, mais c’est précisément ce qui nous motive. Nous voulons marquer l’histoire et prouver que cette génération est prête à accomplir de grandes choses», lance le joueur du SK Beveren à ce sujet.

Dans cette compétition, le Maroc a un seul titre à son palmarès, remporté en 1997 à domicile. Mais Khatir a la conviction que cette génération peut briser le plafond de verre: «Nous avons les qualités et la mentalité pour aller loin dans cette compétition. Cette génération a montré qu’elle pouvait rivaliser avec les meilleures, et nous voulons écrire une nouvelle page dans l’histoire du football marocain. Notre ambition est de donner le meilleur de nous même voire plus. Le reste appartient au bon Dieu».

Les demi-finalistes de cette CAN se qualifieront pour la Coupe du Monde de la catégorie, qui se tient du 27 septembre au 19 octobre au Chili. Le Maroc pourrait donc s’y qualifier, 20 ans après la demi-finale atteinte par la sélection nationale en 2005.

«C’est un objectif qui nous motive beaucoup. Atteindre le Mondial serait une consécration pour nous et une preuve que nous avons su élever notre niveau de jeu. Nous connaissons l’histoire et nous savons que de grandes générations ont marqué le football marocain. Maintenant, c’est à notre tour de faire rêver le pays et d’aller le plus loin possible», affirme Khatir.

Ahmed Khatir rend également un vibrant hommage à Mohamed Ouahbi, un des grands artisans de la campagne victorieuse des Lionceaux: «notre sélectionneur est une figure clé de notre réussite. Il sait nous motiver et nous donner confiance, ce qui est essentiel pour être performants. C’est un plaisir de travailler avec lui et d’apprendre à ses côtés».

Enfin, il évoque son poste, souvent problématique en sélection A, et ce qu’il représente: «c’est vrai que le poste de défenseur central a parfois été un point de discussion en sélection A, mais je vois cela comme une opportunité. Le Maroc a toujours eu d’excellents défenseurs, et il y a aujourd’hui un vivier de talents qui monte (…) Je pense que notre génération peut répondre à ces attentes en construisant une base solide pour l’avenir. J’espère aussi qu’avec le temps et l’expérience, je pourrai peut-être apporter ma contribution à l’équipe A, si l’opportunité se présente. Pour l’instant, je me concentre sur ma progression et sur la CAN U20, mais c’est une motivation supplémentaire de savoir qu’il y a des attentes pour ce poste au plus haut niveau».

Par Oumeïma Er-rafay
Le 04/12/2024 à 15h54