Football italien: ultras et mafia, les liaisons dangereuses

La combine est simple: acheter des places pour un match et les revendre pour des sommes énormes. Ça s’appelle le marché noir. Sauf que dans le cas des stades italiens, c’est la  'Ndrangheta, la mafia calabraise, et la Camora, mafia napolitaine, qui se trouvent à la manœuvre, indique Sofoot du 28 décembre.

Le premier club épinglé pour ces faits c’est la Juventus, dont la curva sud à l’Allianz Stadium sera déserte le 22 janvier prochain. Et pour cause, une commission parlementaire a conclu que des billets en nombre qui étaient destinés aux  associations de supporters des Bienconeri ont atterri chez les groupes d’ultras affiliés à la mafia calabraise, pour être refourgués au prix fort.

En plus de la billetterie, les ultras appuyés par la mafia sont également accusés de se livrer à des faits criminels. A Catane, deux des leaders du groupe de supporters Irriducibili, proches du clan mafieux sicilien Picanello, ont été condamnés en 2016 pour tentative d’extorsion sur le capitaine de l’équipe, Marco Biagianti.

Plus grave, en 2012, les ultras investissent le terrain lors d’un match opposant Genoa à Sienne, pour exiger des joueurs qu’ils enlèvent et leur remettent leurs maillots, dont ils sont jugés indignes. Pris de panique, les joueurs s’exécutent sans sourciller.

Pour endiguer ces formes de criminalités qui ont trouvé dans les virages leur nouveau terrain de jeu, plusieurs solutions ont été testées sans grande efficacité. La commission anti-mafia suggère aux autorités de s’inspirer du modèle anglais et installer un vaste système de surveillance dans les stades.

Une fausse bonne solution puisque la question fondamentale consiste à savoir comment il va falloir combattre le moteur principal de la criminalité en Italie: la mafia.