Cette finale retour s’est jouée à pas grand-chose. Deux balles arrêtées, au revoir et merci. Dans le jeu, on n’a rien vu ou presque, contrairement au match aller.
Le Wydad peut avoir des regrets parce qu’il a fait le plus dur, en ouvrant le score sur ce coup franc bien brossé par Attiatallah. Derrière, les Marocains ont verrouillé le jeu et cherché à tenir jusqu’au bout. Ce qui n’est jamais simple.
Ce qui a manqué aux Rouges, c’est cette touche technique au milieu de terrain. Depuis l’ouverture du score et jusqu’à l’égalisation égyptienne, le Wydad ne s’est pas créé la moindre occasion dans le jeu. Un garçon comme Sambou n’a jamais été trouvé par ses partenaires. Surtout, le trio de l’entrejeu (Jabrane–Daoudi–Hassouni) n’a jamais pu casser les lignes adverses.
Défensivement, les amis de Zola ont plutôt tenu le choc. Offensivement, ils n’ont jamais pu combiner, ni créer de décalages. La faiblesse du Wydad était là, dans ce milieu volontaire et travailleur, mais incapable de faire des différences.
Bien sûr, l’absence d’un élément comme Haimoud a pesé dans la balance. Mais elle n’explique pas tout.
L’impression dégagée de ce match est que le coach Vandenbroeck a fait le pari de tout miser sur le défi physique, en jouant sur les duels, les replis et l’impact au milieu. Cela a presque marché. Mais à 1-1, il fallait repartir sur d’autres bases, tenter autre chose, déployer un plan B. Et là, sur les dernières minutes, les Rouges n’ont jamais inquiété Shenawy, qui n’a pratiquement eu aucun arrêt à faire.
En clair, ils n’avaient aucun plan B.
Pire, sur la fin du match, on était plus proches du 1-2 que du 2-1. Pour continuer d’y croire, le Wydad avait besoin d’une touche technique supplémentaire, et surtout de cette fraicheur qui lui manquait.
C’est là qu’on arrive au seul reproche que l’on peut adresser à Vandenbroeck, et il est de taille. Le coaching. En deuxième mi-temps, et alors que Koller, en face, a utilisé ses cinq changements réglementaires, Vandenbroeck s’est contenté de trois, sans plus. Etonnant, surtout quand son équipe est censée jouer son va-tout pour essayer de forcer la décision.
Vandenbroeck a donc gardé deux cartes non utilisées. Deux jokers. C’est dommage parce que, sur le banc, il y avait quand même un Ellafi, qui aurait pu apporter cette fameuse touche technique qui a tant manqué aux Rouges. Sans oublier un Ismaïl Moutaraji, lui aussi assez technique et dont l’entrée aurait pu être un pari intéressant…
Au lieu de sacrifier l’un de ses deux relayeurs (Jabrane et Daoudi), le coach a rajouté un troisième milieu défensif (Jaâdi). Un véritable hara-kiri. Impossible, dans ces conditions, de bousculer le bloc-équipe d’Al Ahly, qui a fini le match assez confortablement.
Plus globalement, et sur l’ensemble de la deuxième mi-temps, Vandenbroeck comme son équipe ont semblé tétanisés, hors du coup. C’est ce qui explique leur échec et le rend logique, en fin de compte.