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C1: PSG-City, ogres financiers libérés de leurs chaînes

Les 5 stars recrutées par le PSG. © Copyright : DR
Principaux animateurs du mercato estival, opposés mardi en Ligue des champions, le Paris SG et Manchester City devraient poursuivre leur montée en puissance sans entraves budgétaires, vu la mutation en cours du fair-play financier (FPF) de l'UEFA vers une "taxe de luxe".
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Adoptée en 2010 pour freiner l'endettement du foot européen, le FPF, cette limitation du déficit des clubs, a longtemps bridé la course aux armements des deux nouveaux riches du foot européen, respectivement financés par le Qatar et les Emirats arabes unis, en les obligeant à afficher des comptes à l'équilibre.

L'un comme l'autre ont échappé à une exclusion des compétitions européennes - le PSG après s'être offert Neymar et Mbappé à l'été 2017 et Manchester City grâce à son recours auprès du Tribunal arbitral du sport en 2020 -, menace bien plus tangible qu'une sanction financière pour ces ogres aux ressources illimitées.

Mais la pandémie de Covid-19, en amputant de plus de 8 milliards d'euros les revenus du foot européen en deux saisons, a poussé l'UEFA à assouplir sa règle pour éviter de renforcer le risque de faillite, ôtant toute rigueur au fair play financier depuis le printemps 2020.

Face à la soif de cash de clubs exsangues, plus question d'entraver les investissements. "Tout le discours converge vers: +Mettez l'argent que vous voulez+", résume auprès de l'AFP Raffaele Poli, responsable de l'Observatoire du football CIES de Neuchâtel.

"Plafond salarial" atténué
Et cette logique survivra à la pandémie: l'UEFA a annoncé une refonte totale de ses règles budgétaires, via des consultations engagées la semaine dernière et qui doivent se poursuivre en novembre, pour une décision au plus tôt mi-décembre.

Si les détails restent à négocier, la principale piste est connue: le quasi-équilibre comptable imposé par le FPF devrait être remplacé par un plafonnement de la masse salariale en fonction des revenus de chaque club, d'environ 70%.

Pour respecter les contrats en cours - dont la durée moyenne dépasse les deux ans -, les écuries européennes bénéficieraient d'une période de transition avec un seuil progressivement abaissé - par exemple à 80%, puis 75% des revenus.

Ce mécanisme, également à l'étude dans le championnat de France, est une forme atténuée de "plafond salarial" - une règle clé des franchises américaines de hockey, football ou de basket, très délicate à importer pour l'UEFA: les 55 fédérations qu'elle chapeaute obéissent à des règles sociales et comptables variées, et il n'existe pas de négociation centralisée.

En pratique, une telle règle n'endiguerait que légèrement l'explosion des salaires: en représentant 64% des revenus des clubs en 2019, la masse salariale du foot européen est déjà "significativement supérieure à toute autre industrie", observait l'UEFA en mai.

Nouvelle donne sportive
Par ailleurs, pour les nouveaux riches du foot européen, le principal changement n'est pas l'encadrement attendu des salaires, mais la disparition de toute sanction sportive: adieu bannissement des compétitions européennes ou interdiction de recruter de nouveaux joueurs.

Il ne resterait qu'une "taxe de luxe", plusieurs fois annoncée par le président de l'UEFA Aleksander Ceferin: pour chaque euro de dépense dépassant le plafond, les clubs fautifs verseront l'équivalent à l'instance européenne, qui répartira ce prélèvement entre les clubs plus vertueux.

Certes, l'UEFA invente par ce biais un nouveau mécanisme de redistribution - peu susceptible de bousculer les équilibres financiers, tant le coup de pouce attendu sera modeste pour chacun de ces bénéficiaires.

Côté sportif, la nouvelle règle ne vise pas à améliorer "l'équilibre compétitif", a averti Aleksander Ceferin, et ne devrait donc pas infléchir la concentration des trophées entre une poignée de clubs tous issus des grands championnats.

Au minimum, le plafonnement des salaires en fonction des revenus "validera les hiérarchies existantes", puisque les plus riches resteront seuls en mesure d'attirer les meilleurs joueurs, souligne Raffaele Poli.

Et parmi les cadors, cette "taxe de luxe" déplace même le rapport de forces: les clubs alimentés par la manne gazière ou pétrolière pourront investir sans crainte de rentabilité immédiate, pendant que d'autres grands d'Europe seront limités par leur trésorerie et leur statut d'associations détenues par leurs "socios" (supporters-actionnaires), comme le Real ou le Barça, ou par leur attachement historique à l'équilibre comptable, comme les clubs allemands.

Par Le360 (avec AFP)
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