Héros des grands rendez-vous et unique buteur au Stade de France face à Liverpool pour offrir au Real sa quatorzième C1 en 2022, le Brésilien a mis l'Europe à ses pieds cette saison, et n'a désormais plus qu'à conclure pour s'affirmer comme grand favori au Ballon d'Or.
"C'est son moment. Il a aidé l'équipe à se qualifier pour la finale de la Ligue des champions et à remporter le championnat. Il ne lui manque pas grand-chose (pour remporter le Ballon d'Or). Il lui reste un match, la finale, et la Copa América. S'il se débrouille bien en finale et en Copa América, il peut le gagner", résume son entraîneur Carlo Ancelotti.
Sous les ordres du technicien italien, le feu follet est devenu un joueur complet, capable de changer le cours d'un match à lui tout seul avec sa vitesse, ses dribbles renversants mais aussi par son sang froid devant le but.
"Quand je suis arrivé, je ne l'avais vu qu'à la télévision. J'ai découvert un joueur avec un talent spectaculaire. Autour de ce talent, il a pu ajouter beaucoup de choses : la capacité à se débarrasser de son marquage, plus d'efficacité devant le but. Il l'a fait avec une éthique de travail quotidienne spectaculaire, toujours très concentré à l'entraînement", détaille Ancelotti.
Faux 9, vrai buteur
Orphelin de Karim Benzema, buteur prolifique et formidable point d'appui, "Vini" a fini par s'adapter au nouveau système en 4-4-2 losange aligné par le tacticien madrilène, dans lequel il a un rôle plus axial et donne le tournis aux défenses adverses aux côtés de son compère brésilien Rodrygo.
Après un début de saison en dents de scie, compliqué par des pépins physiques qui lui ont permis selon lui de "travailler et réfléchir sur son jeu", l'attaquant de 23 ans est redevenu le danger N.1 du géant espagnol, en se montrant décisif dans les grands rendez-vous d'une saison qu'il pourrait terminer par un triplé (Ligue des champions, Liga, Supercoupe d'Espagne).
Le leader de la Seleção est en effet impliqué sur 22 buts en 24 matchs disputés toutes compétitions confondues avec le Real en 2024, la plupart dans des rencontres à fort enjeu: en quarts (deux passes décisives dans le 3-3 contre Manchester City) puis en demie (doublé à l'aller face au Bayern, passeur pour Joselu au retour) ou lors des deux derniers Clasico contre le Barça (4-1, triplé, 2-1, buteur).
Depuis le début de la saison 2021-22, il a été directement impliqué dans plus de buts en Ligue des champions que tout autre joueur (32 au total, 16 buts et 16 passes décisives), et empile les trophées d'homme du match.
Avec ces performances remarquées en tant que faux N.9, capable d'évoluer à tous les postes sur le front de l'attaque, Vinicius s'est affirmé comme l'un des meilleurs joueurs du monde, si ce n'est le meilleur, actuellement.
"C'est le meilleur au monde, sans aucun doute. Vinicius est le joueur le plus déterminant et l'a démontré. Avant, il avait besoin de 25 occasions pour marquer un but. Il a dépassé les attentes et est devenu un joueur complet, décisif quand il faut l'être", estime Fernando Morientes, ancien attaquant du Real Madrid et de l'AS Monaco.
Si le N.7 merengue affirme "ne pas penser" au Ballon d'Or, une victoire contre Dortmund samedi le rapprocherait forcément de la récompense individuelle la plus prestigieuse du foot mondial, même s'il doit faire face à la concurrence de son coéquipier anglais Jude Bellingham et de Kylian Mbappé, favoris à l'Euro.
Interrogé sur le sujet, Bellingham a déjà donné son vote à "Vini": "Pour être honnête, je lui donnerais sans hésiter. Peut-être que s'il le souhaite, nous pourrions en couper un en deux et le partager", a ironisé le Golden Boy. "Lorsqu'il est à son meilleur niveau, il est injouable".