Ligue des champions: Manchester City, la douce transition

La pression du gros poisson, que tout le monde veut dévorer? Elle semble glisser sur la peau des champions d'Angleterre et d'Europe, auteurs d'un triplé retentissant avec la coupe d'Angleterre et imperméables aux secousses avant de retrouver une C1 qu'ils ont gagnée pour la première fois, le 10 juin à Istanbul contre l'Inter Milan.

Leur très longue dernière saison a meurtri les organismes d'un effectif appelé à évoluer sur tous les tableaux. Les vacances ont été très courtes, avec un Community Shield à disputer dès le 6 août (défaite contre Arsenal aux tirs au but), prélude d'un nouvel exercice extrêmement dense.

Les premiers matches ont été poussifs, avec un allumage "parfois un peu tard" dans la partie, a expliqué Erling Haaland début septembre après son triplé contre Fulham (5-1). L'explication est simple, pour le buteur norvégien: «nous avons joué les derniers matches (du calendrier de la saison passée) parce que nous sommes la meilleure équipe», a-t-il dit en référence à la finale européenne.

Malgré cela, les Citizens ont avalé tous leurs adversaires jusqu'à présent: cinq victoires en cinq matches de Premier League, avec quatorze buts inscrits et trois encaissés, une belle série agrémentée d'un sacre en Supercoupe d'Europe contre le Séville FC.

- Des blessés majeurs -
Le lourd calendrier reste une contrariété dont Pep Guardiola a la pleine conscience.

"Le problème, ce n'est pas aujourd'hui, c'est dans trois, quatre, cinq matches", a commenté l'entraîneur espagnol après la victoire 3-1 du leader samedi sur le terrain de West Ham, une équipe du haut de tableau.

Au London stadium, il a aligné son gardien brésilien Ederson et son milieu argentin Julian Alvarez, tout juste revenus de sélection en Amérique du Sud, ainsi que Kyle Walker, utilisé à plein par l'équipe d'Angleterre contre l'Ukraine et l'Ecosse.

«Sa mère et son père lui ont donné une génétique que nos mères et pères ne nous ont pas donnés», a plaisanté Guardiola après le succès face aux Hammers, où le latéral portait le brassard en l'absence de Kevin De Bruyne.

La longue indisponibilité du créateur belge est pour l'instant parfaitement gérée par City, également privé sur blessure de John Stones, Mateo Kovacic et Jack Grealish, après avoir dû faire sans Bernardo Silva. Les départs de l'ancien capitaine Ilkay Gündogan au FC Barcelone et de l'ailier Riyad Mahrez en Arabie saoudite ont aussi été bien digérés.

- 4 matches en 11 jours -
Les Citizens n'ont pas multiplié les transactions sur le marché des transferts cet été, à l'inverse de Chelsea par exemple, mais les trois renforts majeurs (Kovacic, Josko Gvardiol et Jérémy Doku) ont tous offert entière satisfaction.

Après une première "un peu timide" contre Fulham, Doku a été "incroyable dès la première minute, agressif, très déterminé" contre West Ham, avec un premier but en prime (celui de l'égalisation à 1-1), l'a encensé Guardiola, qui a résumé les consignes données au jeune attaquant belge: "Utilise tes qualités d'ailier. Un contre un, un contre deux: vas-y. Si tu ne le sens pas, passe en retrait à Josko et recommence".

Pour la locomotive Manchester City, les voyants sont quasiment tous au vert avant d'entrer dans un infernal tunnel de quatre matches en onze jours. La réception de l'Etoile rouge Belgrade, mardi à l'Etihad, lance la série avant deux rencontres de championnat entrecoupées d'une entrée en lice en coupe de la Ligue, le 27 septembre à Newcastle.

Contre les Magpies, "je suis désolé mais on devra utiliser des joueurs de l'équipe réserve", a déjà prévenu Guardiola.