La "LuLa", comme l'Italie appelle ce duo qui a relégué le souvenir de Mauro Icardi dans les oubliettes de San Siro, n'est jamais aussi fusionnelle que lors des joutes continentales. L'un des deux, au moins, a marqué lors des dix derniers matches européens des Nerazzurri, en C1 puis en C3.
"Ils savent tout faire et le font bien", a salué dans la Gazzetta dello Sport l'ancien attaquant international italien Aldo Serena. "Lukaku est au sommet de sa force, Lautaro a des marges de progression mais a envie d'apprendre", a ajouté celui qui a remporté en 1991 la première des trois C3 de l'Inter.
En demi-finale, lundi, les deux attaquants - qui s'entendent parait-il aussi bien hors des terrains que sur la pelouse - y sont même allés d'un doublé chacun face à un Shakhtar Donetsk dépassé (5-0).
Pour Lautaro, une tête et une frappe enroulée du droit. Pour "Big Rom", deux face à face remportés face au gardien en toute lucidité au bout d'un match où il aura comme toujours beaucoup donné, malgré déjà 50 matches au compteur cette saison.
A 27 ans, Romelu Lukaku s'épanouit en Lombardie, où l'ex-attaquant d'Everton et de Manchester United a accouru pour jouer sous les ordres d'Antonio Conte. L'entraîneur milanais, qui a convaincu son club de débourser près de 80 M EUR l'an dernier pour l'attirer en Serie A, accorde une confiance absolue à son "bon géant", apprécié pour son humilité et son goût de l'effort.
Avec 33 buts toutes compétitions confondues, il est même sur les traces d'une légende nerazzurra, le Brésilien Ronaldo, qui en avait réussi 34 lors de sa première saison italienne (1997-98). Une saison conclue en beauté avec une victoire en... Ligue Europa (Coupe de l'UEFA à l'époque).
Marquer? "Là pour ça"
Marquer, "je suis là pour ça, c'est quelque chose qui est en moi", assure l'international belge (84 sélections, 52 buts), qui va disputer sa première finale européenne.
Ce sera aussi le cas de son complice argentin, dont la deuxième saison à l'Inter a été celle de la révélation, grâce au départ d'Icardi, même si ses performances ont été moins régulières.
Le début de saison fut flamboyant pour le "Toro", surnom dont cet attaquant fougueux et trapu a hérité en Argentine, avec 5 buts en Ligue des champions. La fin de championnat moins: il a semblé parfois fatigué dans la phase post-confinement et troublé par l'intérêt du FC Barcelone, qui prépare l'après-Suarez.
"Il y a eu un moment où je n'étais pas à mon niveau mais cela t'aide à grandir", a reconnu l'Argentin après la demi-finale lundi qui lui a permis de franchir la barre des 20 buts cette saison (21 buts).
L'international argentin (17 sélections, 9 buts), dont la place fut un temps menacée par Alexis Sanchez, retrouve la forme au meilleur moment.
Pour le grand plaisir de Conte, ravi de voir la progression du duo cette saison: "C'était inévitable que, en travaillant ensemble, leur compréhension mutuelle allait grandir (...). Ce sont des joueurs qui ont l'égoïsme typique de l'attaquant, mais aussi l'altruisme leur permettant de jouer pour l'équipe", a déclaré l'entraîneur italien au site de l'UEFA.
Soulever la coupe vendredi, à la veille de ses 23 ans, offrirait à Lautaro une première ligne à son palmarès, avant une autre bonne nouvelle déjà annoncée: un premier enfant attendu d'ici quelques mois.
Quant à savoir si sa progéniture naîtra à Milan ou Barcelone, cela dépendra d'une reprise ou non des négociations avec le Barça de son compatriote Lionel Messi, suspendues aux souhaits du nouvel entraîneur catalan Ronald Koeman.