Yassine Bounou est rarement loquace, mais quand il parle, ses mots sont toujours percutants. Sa répartie face à un journaliste qui lui a demandé son ressenti après son prétendu premier titre restera dans les mémoires parmi ses réponses tout en humour. La question témoigne soit d’ignorance, soit de malveillance de la part du plumitif en question. Cependant, Bounou a su garder son sang-froid, une qualité qui lui a permis de contribuer de manière significative au 19ème titre national d'Al Hilal. Peu sollicité dans un championnat où le club phare de Riyad a dominé ses adversaires, Bounou a su maintenir une concentration à toute épreuve pour réaliser des arrêts décisifs. Classé 13ème au Ballon d'Or, il a réussi 15 clean sheets en 29 matches. Avec des arrêts décisifs entraînant des victoires, Bounou pourrait remporter un triplé historique Championnat-Coupe-Supercoupe d’Arabie saoudite.
Un triplé Supercoupe d’Espagne, Liga et Ligue des Champions, voilà le Graal que vise Brahim Diaz. Arrivé au Real Madrid cette saison, le natif de Malaga a su tirer le meilleur parti du temps de jeu qui lui a été octroyé par Carlo Ancelotti. Ce dernier semblait sceptique en début de saison quant à la valeur ajoutée de Brahim. Mais l’actuel numéro 21 du Real a su profiter de chaque minute, signant 12 buts et 7 passes décisives toutes compétitions confondues. Un rendement et des choix payants qui lui ont valu aujourd’hui le rôle en devenir de playmaker de la sélection nationale. L’Espagne regrette désormais d'avoir laissé partir une pépite qui a choisi son pays de cœur.
Le même choix a été fait par Amine Adli. Le joueur du Bayer Leverkusen a joué un rôle crucial de joker dans l'équipe invincible de Xabi Alonso. Avec 10 buts toutes compétitions confondues, il a été l'atout polyvalent du coach, évoluant avec autant de succès comme ailier gauche, ailier droit ou attaquant de pointe.
Achraf Hakimi et Ismaïl Saibari ont également été des artisans des triomphes du PSG et du PSV dans leur championnat respectif. Chacun dans son rôle, ils se sont mis au service du collectif, concept qui prend tout son sens dans un football très structuré où chaque joueur a une fonction bien définie sur et en dehors du terrain.
Tous ces éléments sont à la disposition de Walid Regragui, qui a entre les mains des ingrédients de qualité. À lui, en tant que «chef cuisinier», de concocter un plat plus savoureux que celui qui nous a été servi lors des dernières sorties de l’équipe nationale. L’objectif est de passer d'une histoire de Marocains qui gagnent à celle d'un Maroc qui remporte enfin une CAN, rêve qui nous hante depuis 1976.